27/01/2006

Le jeune public est roi au festival Premiers Plans d'Angers et les séances affichent complet, bondées par de jeunes adolescents qui forment toute la journée un public en effervescence. Le jeune cinéma européen est à l'honneur avec les longs métrages en compétition et que le festival présente " Des longs, des courts européens, des courts français, des films d'école, c'est très très riche" confiait à Cineuropa le Président du Jury Radu Mihaileanu. Venu participer au Jury il y a six ans, le réalisateur de Va, vis et deviens [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Denis Carot
interview : Didar Domehri
interview : Radu Mihaileanu
fiche film] ne s'est pas fait prié pour le présider cette année : "C'était un honneur qu'on me demande d'être président car j'avais déjà aimé tout ce qui se passait au festival. J'ai rarement vu un festival avec un public aussi jeune ! Il y a des écoles qui viennent, des classes entières!"

A propos des long métrages en compétition, il constatait : "une tendance à parler d'identités, d'immigration. Je pense que ce sont les problématiques de notre monde contemporain et en tant que cinéaste, on ne peut pas ne pas s'en préoccuper. Et je suis ravi que tant de jeunes cinéastes traitent de ça. Le cinéma est, pour moi, un art éthique. La position d'une caméra est une question de pudeur ou d'impudeur. A quel moment on ne peut plus faire un gros plan parce qu'on viole l'intimité du personnage, ou la capacité à comprendre du spectateur ?". "Les jeunes cinéastes ne sont pas écervelés " commentait à son tour Claude-Eric Poiroux, le directeur du festival.

"J'ai été professeur de cinéma. Nous avons commencé un travail en profondeur avec les scolaires, sur lequel Premiers Plans s'est bâti. Il y a plein de gens que cela intéresse d'emmener des élèves. La bonne volonté, il suffit de la susciter. A partir du moment, où on a choisit des films de qualités, les gens auront été émus, surpris, voire plus surpris et plus enchantés ou dérangés que s'ils avaient vu un film formaté. Et ça, ça marque." Pour le directeur d'Europa Cinéma, que Claude-Eric Poiroux définit comme "la circulation des films et la formation des publics", l'éducation à l'image est " précisément l'enjeu du cinéma européen". Et l'absence de politique à l'échelle européenne lui paraît "scandaleuse" : " Les commissaires européens parlent beaucoup d'éducation à l'image, mais il n'y a rien ! Je ne pense pas même que les politiques saisissent vraiment les enjeux. Le cinéma est tout de même un art ! "