01/02/2006

Présenté en Compétition Officielle au Festival de Rotterdam, Land of the blind a beau relever de la fiction, il ne manque pas de faire référence à bien des situations politiques réelles.

Dans un pays imaginaire et hors du temps, sévit le terrible dictateur Junior, aussi passionné de cinéma que de torture. Joe est gardien de prison et se lie d’amitié avec l’un des détenus, l’écrivain Thorne, appartenant au mouvement révolutionnaire. Convaincu des idéologies de ce dernier, Joe va l’aider à renverser le pouvoir sans imaginer une seconde que la victime d’hier pourrait devenir le bourreau d’aujourd’hui. "Je voulais montrer combien il faut réfléchir par soi-même et non suivre l’idéologie de quelqu’un" explique le réalisateur Robert Edwards qui signe ici son premier long métrage. Né en Allemagne, Edwards a servi dans l’armée américaine et participé à la première guerre du Golfe en Irak avant de débuter une carrière dans le documentaire. Ce premier film de fiction pourrait se situer hier comme aujourd’hui ou demain, en Europe ou en Afrique comme en Russie ou en Amérique latine. Chacun y verra ses propres tyrans et ses faux héros. Et c’est bien là toute la force du récit qui, sans s’appuyer sur un personnage historique en particulier, les dénonce tous et pousse à la réflexion. L’interprétation est troublante de conviction, entre Tom Hollander en dictateur fantoche, Ralph Fiennes en peuple crédule et manipulé et Donald Sutherland en rebelle dictateur. Les références sont nombreuses, de la réalité à la fiction, de Castro à Hussein, de Hitler au dictateur de Chaplin, jusqu’à l’assassinat de Marat, "l’ami du peuple".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cette coproduction anglo-américaine réunit Avnet/Kerner Productions (Jon Avnet) et Bauer Martinez Studios (Philippe Martinez).