Le cauchemar de Darwin en salle dès mars
par Camillo De Marco
Le 3 mars, le public italien découvrira Le cauchemar de Darwin de Hubert Sauper, candidat à l'Oscar du meilleur documentaire qui analyse les avatars de la globalisation et du capitalisme échevelé et montre du doigt la pauvreté des pays du Tiers Monde et les guerres oubliées.
L'auteur prend comme exemple et symbole de ce phénomène le Lac Victoria, où fut introduite, dans les années 1960, à titre d'expérience scientifique, une espèce de poisson. Or en peu de temps, la perche du Nil a causé l'extinction de presque tous les autres poissons naturellement présents dans le lac. Ce prédateur d'eau douce s'est multiplié si vite que son filet blanc s'exporte à présent partout dans le monde: d'énormes cargo russes atterrissent tous les jours près du lac pour charger du poisson et décharger, en l'espèce, des Kalashnikov et des munitions qui servent à nourrir les innombrables guerres qui sont en cours sur le continent africain.
Sauper montre que l'explosion des multinationales de l'agro-alimentaire et de l'armement ont formé une alliance diabolique sur les rives du plus grand lac tropical du monde; elle se compose d'une armée de jeunes pêcheurs, de cultivateurs indiens, de ministres africains, de commissaires européens, de pilotes russes et de prostituées tanzaniennes. Le réalisateur, né en Autriche, vit entre la Grande-Bretagne, l'Italie et les États-Unis. Il a étudié à l'Université des arts dramatiques de Vienne et à Paris VIII. Il enseigne à présent le cinéma aux Étazts-Unis. Ses deux derniers documentaires ont remporté de nombreux prix aux festivals du monde entier. Le cauchemar de Darwin a été produit par la France (Mille et une production), l'Autriche (Coop 99) et la Belgique (Saga Film).
(Traduit de l'italien)
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