17/02/2006

Si Dieter Kosslick, directeur de la Berlinale, a honoré personnellement Fredi M. Murer en lui décernant un Ours de bronze le jeudi 16 février, c’est bien pour saluer le retour sur le devant de la scène du grand cinéaste alémanique avec Vitus [+lire aussi :
critique
bande-annonce
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fiche film], sa dernière création. En vingt ans, personne n’a en effet oublié son Ame sœur (Höhenfeuer, 1985), considéré par maints critiques comme une pépite de l’histoire du cinéma. Rien de moins! Le succès n’a pourtant pas grisé le cinéaste alémanique. Pendant des années, il a continué à tisser une œuvre exigeante alternant fiction et documentaire, notamment La montagne verte (Der Grüne Berg, 1990), chef-d’œuvre méconnu qui conjugue brillamment art et plaidoyer écologique. Avec Pleine lune (Vollmond), fable libertaire dédiée à l’innocence enfantine, il retourne à la fiction en 1998, mais la carrière du film ne fut pas à la hauteur de ses espérances.

Pour Vitus, présenté à Berlin, il s’est entouré de jeunes producteurs zurichois (Hugo Films), notamment dirigée par le cinéaste Christian Davi. L’acteur Bruno Ganz, suisse alémanique lui aussi, est associé à cette nouvelle aventure de Fredi M. Murer. Agé aujourd’hui de 66 ans, le cinéaste retrouve l’univers de l’enfance avec Vitus, précisément celui d’un jeune musicien surdoué tyrannisé par des parents ambitieux qui décide de suivre sa propre étoile.

Sorti en Suisse alémanique début février par Frenetic Films, le film a déjà attiré 40 000 spectateurs et l’accueil du public de la section Berlinale Specials a été enthousiaste. Au Marché européen du festival, Vitus a aussi conquis les acheteurs internationaux, puisqu’il a été vendu en France (Océan Films), au Japon (Tokyo Theatres), au Brésil, au Mexique, en Hongrie, en Israël et sera probablement distribué en Allemagne. La société Media Luna Entertainment (basée à Cologne) est chargée des ventes mondiales.