08/03/2006

Pour son avant-première serbe, Grbavica [+lire aussi :
critique
bande-annonce
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fiche film], long métrage de la jeune réalisatrice bosniaque Jasmila Zbanic qui a remporté l'Ours d'or au récent Festival de Berlin, a reçu un accueil triomphal entre émotion, examen de conscience collectif et esprit de réconciliation, car ce film relate une maternité découlant d'un viol perpétré pendant le terrible assaut de Sarajevo par des troupes serbes sans pitié.

Malgré les doutes qu'il a soulevé, sur fond de désapprobation de la part de certains milieux pseudo-patriotes et de distribution manquée en République Srpska (entité à majorité serbe au sein de la Bosnie Herzégovine), ce film produit en Autriche, Allemagne, Bosnie et Croatie a au contraire reçus tous les honneurs lors de sa première projection dans la capitale serbe elle-même: la séance a eu lieu dans la grande salle du Sava Centar à l'issue du festival international de cinéma le plus important de Belgrade. Une vraie réussite, avec salle comble à la clé et standing ovation de plus de 2000 spectateurs en direction de la réalisatrice et des acteurs, assis au premier rang.

Cet accueil compense bien les polémiques qui ont déchaîné quelques commentateurs nostalgico-militants contre le film et surtout contre Mirjana Karanovic, une des actrices les plus populaires de Serbie, qu'on a accusée de s'être prêtée à une "propagande anti-serbe" en tenant le rôle de la jeune bosniaque victime du viol. Ces polémiques ont d'ores et déjà été condamnées par la plupart des critiques de Belgrade, tous conquis par l'oeuvre de Zbanic. Il n'en reste plus de trace que dans le comportement violent d'une dizaine de jeunes serbes qui ont cherché à déranger les spectateurs en criant, de l'extérieur de la salle, les slogans correspondants aux T-shirts qu'ils arboraient, T-shirts à l'effigie des tristement célébres leaders serbo-bosniaques Ratko Mladic et Radovan Karadzic.