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CANNES 2006 Un Certain Regard / France

Meutrières ou le fantôme de Pialat

par 

Parfum nostalgique hier après-midi au Certain Regard avec Meutrières [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Patrick Grandperret, un film réalisé sur une idée originale de Maurice Pialat, dernier vainqueur français de la Palme d’Or cannoise en 1987. Mieux encore, c’est Sylvie Pialat, la femme du cinéaste français décédé en 2003, qui a piloté la production avec sa société Les Films du Worso, confiant le projet à Patrick Grandperret qui a démarré sa carrière comme assistant de Maurice Pialat. Une histoire de famille donc pour un récit inspiré d’un fait-divers impliquant deux jeunes filles ayant semé la mort derrière elles dans les environs de La Rochelle..

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Se concentrant sur ce qui a précédé le premier meurtre commis par Nina (Hande Kodja) et Lizzy (Céline Salette), Patrick Grandperret retrace d’abord leurs trajectoires avant leur rencontre fortuite dans un hôpital psychiatrique. Sur la première pèse la culpabilité de la mort de son père, foudroyé par une crise cardiaque lors d’une dispute, alors que la seconde est suicidaire. S’échappant de l’institution psy, les deux jeunes femmes vont errer quelques jours sans argent, à la recherche d’un endroit où simplement se doucher, et se retrouver à la merci des personnalités croisées sur leur chemin, en particulier des hommes désireux d’exploiter leur situation de faiblesse. Endurcies et rendues complices par l’adversité d’un monde qui semble les rejeter, elles finiront par tuer pour se défendre d’un viol. Et ce qui leur apparaissait au départ comme une aventure rock and roll (dormir sur la plage, entrer dans une maison par effraction, flirter avec l’idée de se prostituer, rêver d’horizons lointains…) finira dans le sang, sur une route, dans la nuit, leurs destins basculant dans un gouffre où rien ne les prédisposait vraiment à tomber.

Produit avec un budget de 2,21 millions d’euros, Meurtrières a bénéficié de 410 000 euros d’avance sur recettes du CNC, d’apports en coproduction de StudioCanal et d’Emaël Films, de préachats de Canal+ et de Ciné Cinéma, ainsi que du soutien de la Sofica EuropaCorp. Vendu à l’international par Wild Bunch, le film sera distribué le 28 juin dans les salles françaises par Pan Européenne.

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