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CANNES 2006 Quinzaine / Romania

A fost sau n-a fost : petites misères et grandes questions

par 

La projection d'A Fost sau n-a fost? [+lire aussi :
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fiche film
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ce matin à la Quinzaine des Réalisateurs a été ponctuée de salves de rires. Avec de tous petits moyens financiers et techniques, le jeune réalisateur roumain Corneliu Porumboiu réalise un premier long métrage tendre et décalé, un projet qui lui avait permis d'être sélectionné à la Cinéfondation, la Résidence du Festival, l'an passé.

"La révolution, c'est comme les réverbères, ça s'allume d'abord dans le centre puis ça se propage dans toute la ville" tranche, très philosophiquement, Pépé Pisconi, l'air blasé. Sur ce plateau de télévision de carton pâte, ses acolytes, incrédules, le professeur Manescu et Jdrescu, le présentateur de cette émission bricolée (et souvent décadrée par la faute d'un caméraman peu expérimenté) restent perplexes. C'est la grande question de cette journée de Noël, savoir si la révolution du 22 décembre 1989, jour de la fuite du dictateur Ceausescu et de la chute du communisme en Roumanie, a eu lieu ou non, dans cette petite ville de province. Et tout tient à la présence du professeur Manescu… sur la place de la Mairie avant 12 heure 09, heure de la retransmission télévisuelle de la fuite du dictateur en hélicoptère. A–t-il pris les armes avant l'annonce officielle de la chute du communisme, y-a-t il eu, oui ou non, une révolution dans cette petite ville de province? On l'aura compris : avec A Fost…, on nage dans le cocasse. Entre Manescu perclus de dettes et de vodka, Pépé Pisconi, son costume de père noël et ses souvenirs de mariages, Jdrescu, ce journaliste qui n'en est pas un, autour de cette question à la fois absurde et profonde, Porumboiu réalise à force de plan fixes et de petites scénettes, le portrait de la Roumanie d'aujourd'hui, pleine de petites misères financières et humaines et de rhumatismes historiques. Et les dernières images de lampadaires miséreux s'allumant peu à peu dans la ville usée trancheront finalement sur cette question qui n'en est pas vraiment une.

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Diplômé de l’Université Nationale d’Art dramatique et de Cinéma de Bucarest (UNATC), Poriumbu a réalisé et produit lui-même ses courts métrages dont Un voyage à la ville déjà primé à Cannes en 2004 ou Le rêve de Liviu [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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présenté au Forum de la dernière Berlinale. Vendu à l'internationale par la société française The Coproduction Office, A Fost.. a été produit par 42Km Film, la société du réalisateur, pour un budget dérisoire, tourné en un mois, avec quelques sponsors et tous ses collaborateurs habituels. Du cinéma bricolé, lui aussi, mais magistralement réussi.

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