05/07/2006

Quoique les candidats norvégiens et polonais en compétition au Festival de Karlovy Vary présentent tous deux des portraits d'artistes, ils sont aux antipodes l'un de l'autre.

Reprise, du Norvégien Joachim Trier, se penche sur la vie de deux jeunes aspirant-écrivains, tandis que Several People, Little Time évoque la vie réelle du poète polonais Miron Bialoszewski, bien plus âgé à lui seul que les héros de Reprise à eux deux.

Reprise, titre produit par 4 ½ et vendu par Nordisk Film, se décrirait en deux mots comme un Jules and Jim pour la jeune génération, bien que les ressemblances soient moins dans l'histoire (même si elle met en scène deux artistes et une fille) que dans l'art de Trier de mêler harmonieusement, comme Truffaut, l'énergie débordante de la jeunesse avec un vague à l'âme latent.

Le film, qui comprend des commentaires récités par une voix-off et des séquences tournées en noir et blanc (dont certaines à Paris), suit deux amis, Erik and Philip, qui voudraient devenir écrivains. Philip connaît un certain succès, mais son euphorie est de courte durée, car une obsession amoureuse "réveille sa psychose" et il se retrouve à l'hôpital.

L'idole de ces deux jeunes, le romancier Sten Egil Dahl, vit à présent en reclus à Oslo, destin qui laisse présager les conséquences qu'une carrière dans les lettres pourrait avoir sur ces jeunes gens et sur leurs relations amicales et amoureuses.

Le vétéran polonais Andrzej Barański se penche lui aussi sur la création littéraire et sa manière d'influencer l'amitié dans le drame Several People, Little Time, dont l'action remonte à l'ère communiste. Ce film décrit la relation du poète "d'État" Miron Bialoszewski (Andrzej Hudziak) avec sa secrétaire aveugle — et apprentie poètesse — Jadwiga Stańczak (Krystyna Janda).

Ils forment un couple platonique (il est homosexuel) qui s'entend mieux que la plupart des couples mariés. Cette production TVP nous montre pendant près de deux heures des scènes de leur quotidien, dans toute leur merveilleuse simplicité et dans leur laideur, en utilisant des tons verts-jaunes saturés qui rappellent le titre berlinois Requiem [+lire aussi :
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fiche film], film également présenté à Karlovy Vary dans une section parallèle dont l'histoire se passe aussi dans les années 1970.

(Traduit de l'anglais)