07/09/2006

Après Cannes et Karlovy Vary, My One and Onlies (Egyetleneim), une autre découverte d'un jeune réalisateur hongrois, a été présenté dans la section Semaine internationale de la critique du Festival de Venise. Le premier film de Gyula Nemes raconte l'histoire en partie autobiographique d'un homme à femmes, dont le crédo semble être une femme par jour, la santé toujours.

Tourné et monté dans un genre alliant le cinéma-vérité et les clips vidéos de MTV, le film est très énergique (y-compris quelques scènes palpitantes, prises en plein saut à l'élastique) qui plairont certainement aux jeunes européens. L'histoire se déroule à Budapest, mais pourrait avoir lieu dans n'importe quelle grande ville européenne et met en scène des protagonistes anonymes.

Non sans rappeler le style improvisé du film russe d'art et d'essai qui fit un tabac The Stroll (bien que le montage soit beaucoup plus saccadé), ce film n'est pas uniquement un exercice de style, il regorge d'humour impassible. Lors d'un bal folk, le garçon (Krisztián Kovács) repère une fille religieuse, qu'il essaye d'impressioner en lui disant que son film préféré est Jésus Christ Superstar. "Moi, c'est L'Evangile selon Saint-Mathieu" dit-elle, ce à quoi il répond : "Moi aussi ! Mes trois films préférés sont l'Evangile, Jésus Christ Superstar et Gorge Profonde".

Dans une des premières scènes, un ami du protagoniste lui conseille de prendre les filles un peu plus au sérieux : "Trouve-toi une fille intelligente et parle lui d'Heidegger," dit-il en raillant. Un peu plus tard, il semble avoir partiellement suivi le conseil : il ne séduit plus les filles dans les bals et les bars mais au musée.

En même temps, le film raconte l'histoire des tentatives du jeune homme de nouer une relation plus sérieuse avec une fille (Orsolya Tóth, sacrée Meilleure actrice à la Semaine du Film Hongrois pour sa prestation dans ce film ainsi que dans Johanna [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Mundruczó).

Le film a été distribué jeudi passé en Hongrie par Budapest Film sur 5 écrans et a fait salles combles d'après le réalisateur.

(Traduit de l'anglais)