La guerre du dimanche soir
par Fabien Lemercier
Réactions en cascade après la décision de TF1, la plus puissante des chaînes hetziennes françaises, d’abandonner pour l’instant la diffusion des films le dimanche soir en prime time au profit des séries. Depuis deux semaines, l’expérience suit son cours avec des résultats contrastés puisque la série américaine choisie (Les Experts) enregistre des parts de marché inférieures de 8 % environ par rapport à l’audience moyenne de TF1 le dimanche soir sur les sept premiers mois de l’année 2006. Cependant, la chaîne estime que les séries ont l’avantage sur les films d’une plus grande stabilité des audiences (à un coût très nettement inférieur) alors que les concurrents France 2 et France 3 programment depuis longtemps des séries à cette case horaire dominicale. Au total, TF1 ne diffusera en 2006 que 65 films en prime time (75 en 2005), très loin du plafond que lui fixe la loi (144 films par an), mais la chaîne assurer qu’elle continuera à investir dans la production de longs métrages français à laquelle elle a consacré 47,7 millions d’euros en 2005 en coproduction (9,1 M€) et préachat (38,6 M€) pour 21 films.
Agacés par l’absence de concertation de l’inquiétante décision de TF1, les organisations professionnelles du cinéma français ont néanmoins souligné le caractère dépassé de la législation interdisant actuellement la diffusion du cinéma à la TV les mercredi soir, vendredi soir et samedi soir. Et ils semblent avoir été entendus par Le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres qui a annoncé hier à Lyon dans le cadre du 61e Congrès de la Fédération Nationale des Cinémas Français, le lancement d’une une réflexion sur la place du cinéma à la télévision. "L'érosion de la diffusion du cinéma français ou européen sur les chaînes de télévision ne peut laisser personne indifférent" a expliqué le ministre qui a aussi profité de l’occasion pour évoquer l’avancée des négociations concernant la fusion des bouquets satellites Canalsat et TPS (lire l’article du 17 février 2006). Selon ses déclarations, Canal+ (qui a d’importantes obligations d’investissements dans l’achat des films français et européns) serait prêt à compléter les 59 engagements déjà pris auprès des pouvoirs publics, en signant un avenant à l'accord de mai 2004 conclu avec les professionnels du cinéma.
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.