16/10/2006

Au-delà des coproductions (lire la news), la 2e édition du Forum du cinéma franco-italien organisé par Unifrance, le Centre National de la Cinématographie (CNC), la Direzione Generale per il Cinema et Cinecittà Holding a exploré les autres possibilités de renforcement de la coopération entre les deux pays. Définie par la présidente d'Unifrance, Margaret Ménégoz, comme le maillon faible des relations franco-italiennes, la distribution a ainsi fait l'objet d'une analyse détaillée démontrant le déséquilibre existant. En effet, alors que 13 films italiens ont été distribués en France en 2005 pour une part de marché de 0,42 % (contre 0,21 % en 2004), les 41 longs métrages français sortis sur les écrans italiens ont cumulé 3,77 % des entrées (2,51 % l'année précédente). Une situation donc paradoxale avec des films français plus présents en nombre et en résultat sur un marché italien pourtant moins large en films sortis et en fréquentation globale. Confrontés aux mêmes difficultés de part et d'autres des Alpes (inflation de sorties, des copies et des budgets promotionnels...), les distributeurs réunis à Rome ont prêché notamment pour une plus forte promotion du cinéma italien à l'étranger, pour un travail plus en amont avec les médias, et pour une intensification des coproductions qui garantissent des canaux de distribution à l'exemple de The Golden door d'Emanuele Crialese. Cependant, selon Valerio De Paolis (BIM Distribuzione), la situation réclame des solutions d'urgence puisque la seule qualité des films français ne suffit plus à attirer l'intérêt des critiques et du public italiens.

Des opportunités semblent en revanche plus ouvertes du côté des fonds régionaux désormais bien implantés et bien dotés en France et qui se développent rapidement en Italie. Des promesses de coopération à l'échelle européenne se concrétisent à l'image du réseau Cine-Regio et de l'alliance entre les régions Île de France et Latium qui vont annoncer mercredi la création imminente (avec les Allemands du Medienboard Berlin-Brandenburg) d'un fonds de soutien dédié aux coproductions entre les trois territoires. Ce fonds auquel pourrait s'adjoindre la Madrid Film Commission devrait être doté d'1 million d'euros par région et pourrait démarrer au second semestre 2007, voire début 2008 après une harmonisation des critères d'attribution des aides.