14/02/2007

L'interprétation passionnée et efficace d’Isabelle Carré constitue un véritable passeport pour s’immerger dans Anna M. [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], le troisième long métrage du cinéaste français Michel Spinosa, présenté aujourd’hui dans la section Panorama de la Berlinale et récit d’une obsession amoureuse féminine dont le titre ne semble pas faire référence par hasard au merveilleux Adele H. de François Truffaut.

Isabelle Carré, une des jeunes actrices françaises les plus en vogue actuellement (avec à son palmarès un César en 2003 et un Molière l’année suivante) incarne dans le film une femme "normale" qui se persuade qu’un docteur est amoureux d’elle, interprétant chaque geste et chaque parole comme des preuves de cette passion.

"C’est une psychose obsessionnelle qui touche beaucoup de femmes – nous a expliqué le cinéaste – et qui survient sans préavis, ni symptôme. Le délire érotomane se développe en trois phases : l’espérance, le dépit, la rancoeur. C’est évidemment une maladie qui peut fasciner un scénariste ou un réalisateur. J’ai effectué de nombreuses recherches dans des bibliothèques scientifiques avant de tourner le film. L'érotomanie est la face obscure de la jalousie et débouche sur la violence."

Et de fait, le personnage d’Anna interprété par Isabelle Carré est une femme réservée, méticuleuse qui se transforme en une créature "terrible" comme la définissent l’actrice et son réalisateur. "Elle vit dans un univers esthétique et visuel très particulier" souligne Michel Spinosa. "Et je voulais me détacher des éléments contemporains parce qu’une femme pareille aurait pu vivre à n’importe quelle époque."

Egalement interprété par Gilbert Melki et Anne Consigny, Anna M. qui a été produit par Ex Nihilo, a bénéficié d’une avance sur recettes du CNC et d’une coproduction de Rhône-Alpes Cinéma. Films Distribution pilote les ventes internationales.

(Traduit de l'italien)