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BERLINALE 2007 Panorama

Le destin d'un rebelle

par 

Après la projection, dans la section Panorama de la Berlinale , du documentaire allemand The Red Elvis [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, le réalisateur Leopold Grün et toute son équipe, roses à la main, ont été longuement applaudis par une salle comble conquise par la drôle de légende du charismatique chanteur Dean Reed, américain d'origine mais est-allemand d'adoption.

Le documentaire propose d'abord, comme le laisse entendre le titre, d'interroger les raisons qui ont fait de ce chanteur/acteur sans succès dans son pays un mythe de l'autre côté du rideau de fer. La force de son choix de partir d'abord au Chili soutenir Allende pour finir résident est-allemand adulé sur la Place Rouge de Moscou et combattant pour la Palestine aura laissé perplexe plus d'un Occidental, mais vu du monde communiste, qu'un Américain se fâche avec son pays jusqu'à en brûler le drapeau avait force de preuve. C'est bien ainsi que d'homme, Reed est devenu mythe.

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Puis le mythe à son tour est redevenu homme. On s'aperçoit petit à petit que le soi-disant anti-américanisme dont Reed était le héraut n'était en fait qu'une expression du rêve de liberté sur lequel les États-Unis ont été bâtis ; on voit que sa manière d'aller sans concession à l'Ouest puis toujours plus au Sud puis toujours puis à l'Est était une déclinaison de la "frontier" américaine. La grande justesse de ce documentaire vient de ce qu'il ne se laisse pas aveugler par la vigueur du jeune rebelle, mais en livre aussi, dans un deuxième temps, des images plus ternes, celle d'un mufle avec les femmes, celle d'un homme déformé par le succès, celle, enfin, d'un chanteur démodé dans un monde socialiste changeant sans que lui n'évolue.

Ce crépuscule d’une idole n'a néanmoins pas empêché la salle de sourire. C'est que les dissonances entre les différents témoignages (et la façon dont les intervenants sont filmés) ne manquent pas d'ironie. C'est que, le film parcourant l'histoire de la RDA et du rêve socialiste qu'elle a représenté, il renvoie manifestement les spectateurs à des images et des visages auxquels il est étonnant de repenser après plus de vingt ans.

The Red Elvis, produit par Thomas Janze pour Totho cmp, qui assure également les ventes internationales, sera distribué en Allemagne par Neue Visionen.

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