email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Italie

Le rêve parisien de Bertolucci

par 

- Le réalisateur italien sur la ligne d’arrivée de son dernier tournage, parle des rêves de révolution des trois jeunes protagonistes de son dernier film, The Dreamers

Bernardo Bertolucci recommence par Paris. Le réalisateur italien a choisi la Ville Lumière pour raconter mai ’68, en s’inspirant du roman «The Holy innocents» de Gilbert Adair. A travers son dernier film, The Dreamers, il raconte l’histoire de trois jeunes unis par la passion pour le cinéma – Louis Garrel, Eva Green et Michael Pitt – qui se rencontrent et découvrent la politique et le sexe dans ces journées où «l’on allait se coucher convaincus de se réveiller dans le futur».
Le cinéaste a «confisqué» pendant sept mois un immeuble qu’il a transformé en un véritable studio : avec des bureaux, une salle de montage et le plateau de tournage. Le film est produit par Jeremy Thomas et coproduit par Medusa et il est à sa dernière semaine de tournage et arrivera dans les salles en 2003.
The Dreamers n’est pas seulement un film historique sur cette période révolutionnaire. Mais il est difficile garder en marge les manifestations des étudiants et en effet un bon nombre de scènes ont été réalisées à la Sorbonne, au Trocadero, au quartier Latin en arrivant même à reconstruir les barricades. «Le sens du film est la tentative de raconter aux jeunes d’aujourd’hui l’esprit du moment. C’était une période où les jeunes étaient actifs, présents. Il y avait la certitude d’un futur d’espoir, d’utopie. L’illusion qu’avec la transgression on pouvait changer le monde». Tandis qu’aujourd’hui «les jeunes ne savent même pas ce qu’a été mai ’68. On n’en parle même pas chez ceux qui on fait mai ’68. Il y a peut-être de l’embarras, ou un sentiment de défaite». Une grande différence avec ces temps où «il y avait une grande confusion entre la politique, l’amour pour le cinéma et la musique, le sexe».
Mais The dreamers est né aussi d’une espèce de déception. «Pendant très longtemps j’ai eu envie de faire un film conclusif sur le vingtième siècle – raconte l’auteur du Dernier Empereur - mais ça aurait été un faux historique. Aujourd’hui il n’y a plus de foi et de passion politique, même plus en moi, ou en ceux qui étaient impliqués». Un jugement qui touche aussi l’Italie de ces dernier temps : «Je suis plein d’espoir mais aussi, parfois, résigné». Il éloge Nanni Moretti «en état de grâce». Enfin il conclut avec une précision : «Ce n’est pas vrai qu’on ne peut plus faire du cinéma dans l’Italie de Berlusconi, mais Berlusconi je le vois comme un cauchemar, à travers les télévisions de toute l’Europe qu’il est arrivé à conquérir, je le vois à l’Elisée ou à Downing Street».

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy