Retour de boomerang pour les circuits dexploitation
par Fabien Lemercier
Le feu allumé et éteint par le circuit de salles UGC (et alimenté par son homologue MK2) sur la question de la rémunération des distributeurs, producteurs et auteurs à partir des entrées réalisées en salles par les cartes d’abonnement (lire la news) vaut à ses initiateurs un retour de flamme orchestré par le BLOC (Bureau de liaison des organisations du cinéma. Regroupant une quinzaine de membres dont la Chambre Syndicale des Producteurs de Films, D.I.R.E. (Distributeurs Indépendants Réunis Européens), le Syndicat des Producteurs Indépendants, la SRF (Société des Réalisateurs de Films) et l’UPF (Union des Producteurs de Films), le BLOC a en effet non seulement pris acte avec satisfaction de la demande de statu quo de deux ans finalement émise par UGC (qui souhaitait diminuer le prix de référence, donc la rémunération), mais a également souligné hier que l’offensive du circuit d’exploitation "intervenait au moment même où les ayant droits faisaient valoir au Centre National de la Cinématographie une série d’arguments économiques en faveur d’une réévaluation à la hausse de ce prix de référence. "
Par ailleurs, le BLOC profite de l’ouverture du débat pour demander une réflexion des professionnels de l’industrie cinématographique française sur plusieurs questions jugées "essentielles" comme "la durée d’exposition des films en salles, parfois ramenée à quelques jours seulement alors que la salle bénéficie pourtant d’une exclusivité de diffusion de 6 mois ; et plus généralement le déséquilibre du rapport entre distributeurs et exploitants, ces derniers ayant un droit absolu sur la carrière du film en salles (exposition préalable du matériel promotionnel, choix du nombre de séances, choix de la capacité de la salle, fixation des prix...). Figurent aussi notamment dans la ligne de mire du BLOC " les pratiques ... qui contraignent les distributeurs à rétribuer les salles pour qu’elles acceptent de faire la promotion des films (bandes-annonces, affichage préventif, publicité dans les magazines des circuits…)." Enfin, le BLOC coprésidé par le cinéaste Pierre Salvadori et par le producteur Jean-François Lepetit estime qu’il faudrait examiner les possibilités de moduler le "soutien financier dont bénéficient les salles en fonction d’une série de critères liés à leurs pratiques programmatiques et économiques, dans le but d’encourager les comportements les plus vertueux, comme c’est déjà le cas pour le soutien à la production et à la distribution."
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