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CANNES 2007 Compétition

Frears : "En Europe, nous continuons à résister"

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Réuni cet après-midi à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse d’ouverture, le jury de la compétition officielle du 60e Festival de Cannes a fait ses premiers pas sous la direction quasi sérieuse (mais point trop n’en faut) de son président, le cinéaste anglais Stephen Frears qui a concentré la grande majorité des questions. Mais l’attention des médias s’est également portée tout particulièrement sur l’actrice Chinoise Maggie Cheung (prix d’interprétation sur la Croisette en 2004) et sur l’écrivain turc Orhan Pamuk (prix Nobel de Littérature 2006) qui ont quelque peu volé la vedette aux six autres membres du jury : l’Australienne Toni Collette, la Franco-Portugaise Maria De Medeiros, la Canadienne Sarah Polley, l’Italien Marco Bellocchio, le Mauritanien Abderrahmane Sissako et le Français Michel Piccoli.
Morceaux choisis.

Stephen Frears : Les membres de ce jury sont des gens très intelligents et je n’ai pas l’intention de leur imposer quoi que ce soit. Si je suis aussi intelligent qu’eux, je me tairai. Dans ma jeunesse, le cinéma, c’était l’innocence : j’allais voir des films pour simplement les apprécier et les metteurs en scène étaient invisibles. Maintenant, on passe notre vie dans un monde dominé par les films américains. En Europe et ailleurs, nous continuons à résister, même si j’aime aussi le cinéma américain. Dieu merci, il y a une demande pour d’autres films que ceux de la production américaine et Cannes est en tête des endroits où l’on montre ces films. Le plus important, c’est qu’il existe une grande variété et un grand nombre de films.

Orhan Pamuk : nous ne sommes pas là pour juger les films antérieurs des cinéastes en compétition, mais pour découvrir de nouveaux films avec l’enthousiasme des enfants. Nous sommes des cinéphiles, pas des professeurs d’université et cela va être très amusant.

Abderrahmane Sissako : ce qui est important, c’est le sentiment de partager des visions différentes et d’être capable de changer d’avis.

Maggie Cheung : Je n’ai pas de style de film préféré. Ils sont bons ou mauvais. Et si j’aime tous les genres, je suis tout particulièrement sensible aux démarches plus artistiques que calculées. Je suis bien sûre fan de Wong Kar-Wai, mais aussi de Van Sant, Tarantino…, et ici, nous ne sommes pas un fan-club. Au-delà des amitiés, ce sont les films qui comptent. Quant à juger les acteurs, c’est très difficile car un comédien peut être excellent, réaliser une performance, mais il peut aussi s’agir d’un acteur qui est tout simplement très bien mis en valeur par le metteur en scène.

Michel Piccoli : En général, les films nous font comprendre ce qui se passe dans le monde et sont parfois le reflet secret de certains pays. Depuis 100 ans, le cinéma vit d’une façon très énergique dans le monde entier. Il y a bien sûr une grande querelle, et pas seulement dans le cinéma, entre les Etats-Unis et le reste du monde. Mais à Cannes et en France, on peut voir les cinématographies du monde entier alors que c’est presque le contraire aux USA. Donc, continuons le combat.

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