25/05/2007

On parle beaucoup à Cannes ces derniers jours de la Roumanie, un pays qui vient de rejoindre l'Union Européenne cette année, dont l'industrie du cinéma est en pleine effervescence grâce à une génération de réalisateurs parmi les plus fertiles du continent. Les applaudissements (et peut-être un prix dimanche soir) pour 4 Months, 3 Weeks and 2 Days [+lire aussi :
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interview : Cristian Mungiu
interview : Oleg Mutu
fiche film], le film de Cristian Mungiu, en compétition à Cannes, vient confirmer cette renaissance du cinéma roumain.

Malheureusement, le cinéma roumain a perdu prématurément un des ses nouveaux talents les plus prometteurs: Cristian Nemescu – dont le long métrage California Dreamin' (Endless) [+lire aussi :
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fiche film] était sélectionné à Un Certain Regard – a succombé à l'âge de 27 ans des suites d'un accident de voiture alors que son film était encore en post-production.

Avec California Dreamin' le jeune Nemescu nous laisse un "testament" non conventionnel, plein d'ironies et de déceptions, mais dénué du septicisme caractéristique d'un certain cinéma d'Europe de l'Est. Au contraire, il est plein d'amour pour la vie et de confiance en l'avenir.

En pleine guerre, au Kosovo, un convoi de l'OTAN fait halte dans la gare d'un petit village fantoche roumain. Une rencontre conflictuelle s'en suit, à l'image du bras de fer entre les pays les plus développés économiquement et le reste du monde. Le chef de la gare (Razvan Vasilescu), un homme qui a perdu ses parents sous le régime communiste et a attendu en vain 50 ans que les Américains viennent le sauver, décide à présent de les faire payer, en bloquant ce train qui transporte un radar d'une valeur stratégique inestimable.

Le maire pour l'occasion, lui, voit dans l'arrivée de ce Capitaine Jones (Armand Assante) une opportunité inespérée de rendre son village prospère, et il y organise une grande fête. Pendant ce temps, une histoire d'amour naît entre le sergent McLaren (Jamie Elman) et la fille du chef de gare Monica (Maria Dinulescu).

Dans un grand jeu d'anticipations et de pauses, l'anti-capitalisme et l'anti-américanisme de Nemescu ne peut se départir d'une affection sincère ("Le produit le plus important des Etats Unis c'est la séduction", disent ils dans le film) et le film s'écoule ainsi dans une veine comique durant un peu plus de deux heures et demi.

Le producteur Andrei Boncea a en effet voulu garder la version non finie du réalisateur et a seulement ajouté le mot "Endless" (lit."sans fin") au titre car personne ne sait ce qu'aurait été la version finale du montage.

(Traduit de l'italien)