16/11/2005 - Nour-Eddine Saïl, directeur du Centre Cinématographique Marocain a été convié en tant qu'invité d'honneur au Festival International du Film Indépendant de Bruxelles qui s'est tenu en Novembre 2005. Il a exprimé ses préoccupations à l'égard de la Convention de l'UNESCO, qui ne doit pas être un instrument « eurocentrique ». Saïl a recommandé le "pluralisme culturel" et a fait appel à une collaboration au-delà des intérêts financiers.

Invité d’honneur au 32ème Festival du Film indépendant de Bruxelles, au début novembre, Nour-Eddine Saïl, directeur Général du Centre Cinématographique marocain et Président du Festival du Film de Marrakech, est une personnalité de premier plan qui a énormément aidé le cinéma marocain à s’affirmer. Lors d’une Table-Ronde entre professionnels marocains et belges, il a émis des réserves sur la Convention de la Diversité culturelle de l’Unesco : « Notre pays a adopté aux côtés de l’Europe la Convention de l’Unesco sur la diversité culturelle. J’aimerais dire qu’il ne faudrait pas que cela débouche uniquement sur un affrontement d’intérêts entre les USA et les pays de l’Union européenne, ce qui est un peu le cas aujourd’hui. Les pays du Sud arrivent très difficilement à faire émerger leur propre cinéma, et pourraient se retrouver les dindons de la farce. Chez nous on a l’habitude de dire que le cinéma du Sud regarde le cinéma d’Europe qui regarde le cinéma américain qui regarde son propre nombril. Moi ce que je préconise c’est un véritable pluralisme culturel ! Je ne crois pas beaucoup non plus aux co-productions internationales formelles qui sont également un affrontement d’intérêts financiers. Ce qui est vraiment souhaitable, ce sont ces « désirs » de personnes ayant de l’amitié l’une pour l’autre à vouloir travailler ensemble pour l’amour d’une même œuvre. Par la suite, c’est le regard des spectateurs qui en fera ou non un chef d’œuvre. Au départ, qui peut prédire qu’un film sera une véritable œuvre d’art ? »