Un coup historique pour le secteur du cinéma
par Annika Pham
Hier, dans un élan historique, tous les producteurs finnois ont fait front commun pour une conférence de presse tenue à Helsinki pour lancer une grève générale en protestation contre le manque de soutiens à la production de la part du gouvernement et contre les promesses non tenues. Tous les films en cours de production seront menés à terme, mais aucun nouveau film n'entrera en production.
D'Aki Kaurismäki à Markus Selin (Solar Films), qui produit des films à succès, une trentaine de producteurs ont signé une lettre dénonçant la faiblesse des soutiens publics alloués pour l'année prochaine (13,5M € pour l'année), restés au même niveau que cette année malgré la promesse que cette somme augmenterait de 8% pour 2008.
Irina Krohn, directrice de la Fondation finnoise pour le cinéma, explique : "Cela fait dix ans qu'on nous promet des augmentations de budget. Dans les années 1990, les entrées ont baissé pour les productions nationales (3,7% en 1996), alors le gouvernement a dit que si les producteurs parvenaient à accroître cette part de marché, ils recevraient plus de financements. À présent, les films finlandais font 23% de part de marché, mais le gouvernement n'a pas respecté ses engagements".
La frustration du secteur du cinéma vient aussi du fait que, comparée aux autres pays nordiques, la Finlande est le parent pauvre de cette région, avec un soutien à la production moins important de moitié. Krohn a dit que jeudi prochain, lors de la table ronde organisée entre des représentants de l'industrie et le ministre de la Culture Stefan Wallin, elle rappellerait à ce dernier les dures réalités économiques auxquelles fait face le secteur.
"L'année dernière, trois maisons de production ont fait banqueroute et nous craignons que plus de producteurs indépendants n'en prennent le chemin", souligne le cinéaste et producteur Claes Olsson (Kinoproduction), dont le dernier film, Colorado Avenue, sort vendredi prochain.
Cependant, Krohn reste optimiste et rappelle que s'il est trop tard pour que le gouvernement change son budget pour 2008, il peut toujours décider d'accorder un supplément de budget au printemps prochain, si le Parlement est d'accord. "Les deux points essentiels sont les suivants : il faut fixer un calendrier et déterminer quelles sommes supplémentaires accorder", résume-t-elle.
(Traduit de l'anglais)
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