Le cinéma, un jeu pour jeunes réalisateurs ?
par Gabriele Barcaro
Depuis le 17 septembre, Lucca accueille le tournage d'Un gioco da ragazze (litt. "un jeu pour filles"), première oeuvre de Matteo Rovere, 23 ans. Pour Maurizio Totti, producteur du film pour sa société Colorado Film, c'était le bon choix que de confier cette histoire sur trois jeunes de 18 ans (l'actrice débutante au regard de glace Chiara Chiti, Desiree Noferini et Nadir Caselli) à un réalisateur (presque) du même âge. À leurs côtés, dans ce voyage sur l'âge de l'inconscience entre Rome et la Toscane, se trouve Filippo Nigro, acteur le plus connu de ce film noir (inspiré du roman du même nom d'Andrea Cotti) qui explore les profondeurs des inquiétudes de la province italienne en se référant à des faits sanglants réels, et récents.
Cette matière incandescente, ce cinéma de genre qui rencontre les faits divers les plus noirs, est délicat à manier même pour des mains (et des regards) bien plus expertes, mais le producteur n'en affirme pas moins qu'il croit beaucoup "au talent et à la sensibilité de Matteo Rovere”.
Ce qui vaut au réalisateur débutant cette estime, on le devine à la lecture de son curriculum vitae. En dépit de son jeune acte de naissance, Rovere a déjà acquis une grande expérience des tournages, notamment comme réalisateur de vidéos musicales et de courts métrages. Dès son premier court, Lexotan, il a été primé au Festival Linea d’Ombra de Salerno puis a entrepris un beau parcours international, de Sitges à Ankara. Ce succès s'est renchéri avec les récents Homo homini lupus (avec l'intense Filippo Timi), Sulla riva del lago (avec Paolo Briguglia), et le documentaire Gitanes, tourné en France aux Saintes-Maries de la Mer.
C'est l'heure du grand saut, du premier long métrage. Huit ans après Dorme (1999), qui a révélé le talent d'Eros Puglielli, un nouvel enfant prodige entre en scène et va contre la tendance du cinéma italien à admettre de moins en moins de premiers films d'auteurs de plus en plus tardifs.
(Traduit de l'italien)
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