De Zero au onze (septembre)
par Gabriele Barcaro
C'est la tragédie la plus filmée et documentée de l'Histoire et pourtant, malgré les centaines de regards pointés vers les Twin Towers de New York et le Pentagone de Washington (de l'oeil "privé" des touristes à celui, public, des télévisions, en passant par les réseaux de télécaméras), les contradictions jamais éclaircies sont encore nombreuses concernant le 11 septembre, du moins pour ceux qui ne se contentent pas de la version officielle, comme le journaliste italien Giulietto Chiesa.
Éditorialiste qui fait autorité, expert en politique extérieure et parlementaire européenne, Chiesa est responsable d'une opération multimédia de contre-information qui a conduit à la réalisation du documentaire Zero – Inchiesta sull’11 settembre (présenté ce soir en avant-première mondiale dans la section Extra de la Fête du Cinéma de Rome) et à la publication d'un livre qui rassemble les témoignages du film pour questionner ce que nous croyons savoir de ces faits tragiques.
Zero, réalisé par Franco Fracassi (photoreporter et journaliste qui s'efforce depuis des années d'éclaircir des vérités dérangeantes, comme l'assassinat de sa collègue Ilaria Alpi) et Francesco Trento (scénariste de certains documentaires de Volfango De Biasi et Guido Chiesa), est le fruit d'un travail collectif et de l'enthousiasme de toute une équipe, notamment (et surtout) du point de vue productif.
Telemaco, société fondée en 2003 par Franco Fracassi et Thomas Torelli, a d'ailleurs pu compter sur la contribution de centaines de coproducteurs, qui ont épousé la cause des auteurs. Le film a ainsi réuni un actionnariat populaire qui a grandi avec le bouche-à-oreille (alimenté par internet et les nombreux débats publics qui ont accompagné le projet dans toutes ses phases) et a permis de mettre en place une équipe nombreuse (dix chercheurs et trois troupes travaillant entre l'Italie, l'Europe et les États-Unis), de réaliser plus de cent heures d'interviews inédites et de gérer une post-production qui a duré huit mois.
Le récit des faits, accompagné de graphiques et dessins-animés contribuant à éclaircir les noeuds les plus complexes de ces événements, a été confié à la voix de Francesco Pannofino, avec en contrepoint le travail de l'actrice Lella Costa, du Prix Nobel Dario Fo et de l'écrivain Moni Ovadia, qui mettent en avant les incohérences des rapports officiels, utilisant parfois comme arme une amère ironie.
(Traduit de l'italien)
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