FÊTE DU CINÉMA DE ROME New Cinema Network
Ilmar Raag de l’Estonie à Paris
par Gabriele Barcaro
En cette année de consécration pour le cinéma estonien (récompensé à Venise avec Sügisball [+lire aussi :
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fiche film] de Veiko Õunpuu), Rome s'intéresse aussi à la Baltique et présente Klass [+lire aussi :
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fiche film] d'Ilmar Raag. Ce film, vainqueur à Karlovy Vary du Label Europa Cinémas, a bouleversé le public du NCN-New Cinema Network par la violence (surtout psychologique) de sa mise en scène autour d'un récit de harcèlement quotidien dans un lycée comme tant d'autres.
L’épilogue (tragique), qui rappelle Bowling for Columbine de Michael Moore ou Elephant de Gus van Sant démontre l'universalité du thème : "des faits comme ceux-là arrivent partout, aux États-Unis comme en Finlande ou en Lithuanie", a expliqué le réalisateur aux spectateurs. Raag a également rappelé les raisons autobiographiques qui lui ont inspiré, pour son premier long métrage, ce portrait plus que dur de l'adolescence : "Je me sens coupable de la manière dont je me conduisais, enfant, quand j'assistais à des épisodes de ce genre sans intervenir" – contrairement à Kaspar (Vallo Kirs) qui, pour défendre le "faible" Joosep (Pärt Uusberg), devient la victime de ses camarades de classe.
Si l'histoire dans son ensemble (notamment la fin) est fictive, les éléments qui la composent sont tous documentés : "J'ai demandé à quinze jeunes de moins de 18 ans de me raconter leurs expériences, et ce qu'on voit à l'écran n'est qu'une petite part de ces récits qu'on m'a faits – et pas la plus inquiétante".
En attendant de savoir si Klass, choisi pour représenter l'Estonie dans la course aux Oscars, fait partie des nominés, Ilmar Raag, 39 ans, prépare son deuxième long métrage, One More Croissant, un mélodrame "très proche du cinéma d'Almodóvar qui s'inspire de la vie de ma mère et de la manière dont un voyage à Paris l'a transformée, l'arrachant à la dépression. Ce sera un film touchant sur la rencontre de deux personnages désespérés qui apprennent beaucoup l'un de l'autre".
Le réalisateur estonien, venu au New Cinema Network pour boucler le budget de son deuxième film (près d'1,6M €), peut compter sur la maison de production Amrion et sur le soutien du Programme Media Plus (40 000 €), de la Fondation estonienne pour le cinéma (32 000 €), du Patrimoine culturel d'Estonie et sur le Media Desk Eff.
(Traduit de l'italien)
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