14/02/2008

Pour la première fois depuis 1974, les salariés de l’audiovisuel public français (France 2, France 3, France 4, France 5, INA, RFI, TV5 Monde et Radio France) ont mené hier une grève très suivie et manifesté de façon unitaire dans la rue contre le projet de suppression de la publicité dès 2009 sur les chaînes du service public.

Lancée à la surprise générale et de manière relativement improvisée par le Président de la République (news), ce projet crée de multiples inquiétudes. Il s’agit en effet de trouver 1,2 milliard d’euros pour financer la mesure : les 800 M€ que rapporte actuellement la publicité au groupe France Télévisions et 400 M€ environ pour la production de programmes qui se substitueront à la publicité disparue. En l’absence de volonté politique d’augmenter la redevance TV, les premières idées gouvernementales (taxation des recettes publicitaires supplémentaires des TV privées, ponction sur les opérateurs Internet et de téléphonie mobile ou encore sur l’achat des postes TV…) ne semblent pas des solutions garantissant la stabilité et la pérennité du service public. L’ombre des privatisations plane donc malgré les dénégations du gouvernement qui promet un financement futur équivalent à l’actuel et un périmètre identique.

Au-delà des 11 000 salariés de France Télévisions, l’inquiétude s’est propagée aux producteurs cinématographiques et audiovisuels. Car France Télévisions a l’obligation de préfinancer les films européens à hauteur de 3,2% de son chiffre d’affaires (52,9 M€ en 2007 pour 51 longs métrages français coproduits et préachetés) et s’est engagé à diffuser 360 films par an sur France 2 et France 3, un nouvel accord signé en décembre dernier devant faire passer le financement à 3,5% du CA d’ici 2010 et la diffusion à 420 films au minimum. A noter par ailleurs que les trois films en compétition actuellement au festival de Berlin ont été soutenus par France 3 Cinéma : Lady Jane [+lire aussi :
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