21/02/2008

Dix-neuf ans après Modì, téléfilm biographique sur Modigliani aussi distribué au cinéma en France, Franco Brogi Taviani revient sur le grand écran avec le documentaire Forse Dio è malato (litt "peut-être que Dieu est malade"), voyage à travers les tragédies du continent africain (tourné, non sans difficultés, en Angola, au Cameroun, au Mozambique, au Sénégal, Afrique du Sud et en Ouganda) qui s'inspire librement du livre éponyme de Walter Veltroni, ex-maire de Rome candidat au poste de premier ministre aux prochaines élections.

À qui croit avoir tout lu (et tout vu), le film offre une vue en coupe qui montre une réalité variée et en partie inédite : si l'épidémie du SIDA, de même que la vie pénible dans les décharges en plein air, sont des maux qui indignent mais ne surprennent pas, il n'en va pas de même pour le nombre croissant d'enfants angolais accusés de sorcellerie et donc abandonnés ou tués par leurs propres familles.

Ici, pas de voix off, ni de démarche explicative, car le réalisateur voulait que son film soit "doté d'une structure dramaturgique et poétique, horizon auquel ont aussi contribué les musiques de Giuliano Taviani et Carmelo Travia, composées avec la collaboration du Sénégalais Badara Seck et interprétées par une toute jeune actrice sud-africaine, Siya Makuzeni”.

Forse Dio è malato a été produit par la société Ager 3 de Grazia Volpi, véritable moteur du projet. "C'est elle qui m'a convaincu ; sa passion m'a permis de surmonter mes peurs", explique Franco Brogi Taviani, qui se souvient surtout d'une phrase dans le livre de Veltroni : "en Afrique le but n'est pas d'être heureux, mais de survivre. Mais c'est une guerre, et l'Afrique pourrait la perdre, pour toujours".

Ce documentaire, qui a coûté 700 000 euros, a reçu le soutien du MiBAC, du ministère des Affaires étrangères et de nombreuses ONG. Il sera distribué en Italie à partir du 29 février par Istituto Luce, sur 6 copies.

(Traduit de l'italien)