27/02/2008

"J'ai aidé beaucoup de jeunes talents pour leurs premiers films, mais ceux-là sont un cran au-dessus ; ils comptent parmi les meilleurs aujourd'hui en Italie", a déclaré Amedeo Pagani qui, en attendant de compléter le prochain Theo Angelopoulos, The Dust of Time, assiste aux débuts de Fine pena mai, première oeuvre de Davide Barletti et Lorenzo Conte (après de nombreux courts métrages et documentaires et un docu-fiction, Italian Sud Est, tous réalisés avec les autres membres du collectif Fluid Video Crew).

Fine pena mai, tiré du roman autobiographique “Vista d’interni” d'Antonio Perrone (qui l'a écrit en prison, où il purge ses peine de participation à la mafia, trafic de drogues et homicide), reconstruit, entre les flashbacks et flashforwards montés par Roberto Missiroli et Paolo Petrucci, la parabole d'un truand dans le Salento des années 1980, le Paradis perdu (comme l'indique le sous-titre) d'un homme qui renonce à sa tranquillité de petit bourgeois pour s'enfoncer dans l'enfer de l'héroïne, des jeux clandestins et de la criminalité organisée.

Ce nouveau film, tourné avec le soutien d'Apulia Film Commission dans les mêmes lieux que Italian Sud Est, propose un retournement de perspective par rapport au docu-fiction : "nous avons raconté une terre fantastique, onirique, pacifiée, expliquent les réalisateurs, et nous voulions compléter ce portrait en montrant son côté obscur, occulté". Pour ce faire, "nous avions besoin d'un livre qui envisage les transformations de la société d'un point de vue intime, mais en même temps détaché".

Le film, interprété par Valentina Cervi dans le rôle de la femme de Perrone ("j'ai modelé mon ton de voix sur le sien en écoutant des interviews", dit-elle) a accueilli la participation de nombreux acteurs locaux, qui ont aussi servi de consultants pour les dialogues en dialecte – un climat "de grande liberté créative où chacun de nous a pu contribuer à la réalisation du film", se souvient l'acteur Claudio Santamaria.

Fine pena mai, coproduit par la société Classic d'Amedeo Pagani, Verdeoro et la maison de production française Paradis Film, avec la contribution du fonds Eurimages du Conseil de l'Europe, a été reconnu d'intérêt culturel par le MiBAC. Fine pena mai sortira dans 40 salles italiennes le 29 février, distribué par Mikado.

(Traduit de l'italien)