Bilan 2007 (3) : les mandats à la hausse pour le financement
par Fabien Lemercier
Reposant sur un système de financements diversifiés, la production cinématographique française vit cependant quelques évolutions à suivre du côté des sources d’investissements comme l’a révélé le bilan 2007 du Centre National de la Cinématographie (CNC). Le poids des mandats (distribution salles, vidéo et ventes internationales) ne cesse en effet de progresser, représentant désormais 21,2 % du milliard d’euros investi en 2007 dans les 185 films d’initiative française (FIF) agréés (contre 13,8 % en 2006 et entre 6 et 9 % durant la période 1998 -2002). Les MG (Minimum Garanti) versés par les sociétés de ventes internationales enregistrent notamment une croissance spectaculaire de 127,9 % par rapport à l’année précédente et couvrent maintenant 8,2 % du financement. Et même si deux longs métrages ont contribué fortement à cette tendance (Babylone A.D et Taken [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film]), Véronique Cayla, la directrice générale du CNC, a souligné que de très nombreux films d’auteur français profitaient aussi de cet engouement des vendeurs internationaux. A la hausse également (+48,9 %), les à-valoir de la distribution en salle représentent 9,5 % du financement des FIF et les mandats vidéo 2,1 %.
Les apports des télévisions demeurent néanmoins la source majeure du financement de la production française à hauteur de 30, 5 % (26,7 % en préachat et 3,8 % en coproduction) avec la chaîne cryptée Canal + en incontestable leader (160,28 M€ pour 140 films préachetés - 126 FIF et 14 coproductions minoritaires). Les chaînes hertziennes ont vu leurs investissements grimper de 101,91 M€ en 2006 à 124,92 M€ en 2007 pour 104 longs métrages grâce à TF1 (41,1 M€), France 2 (31,1 M€), France 3 (23,49 M€), M6 (22,68 M€) et Arte (5,56 M€). Enfin, TPS Cinéma a investi 20,46 M€ en 2007 et Ciné Cinéma 13,75 M€. A noter que 39 FIF ont été produits l’an dernier sans financement télévisuel.
Le soutien automatique et sélectif du CNC a couvert l’an dernier 8,9 % des devis des FIF avec en particulier 21 M€ environ pour l’avance sur recettes (dont l’enveloppe passera cette année à 24 M€) qui a aidé 54 films produits en 2007. Des avances qui contribuent à maintenir un fort taux de renouvellement pour le cinéma français avec 72 premiers longs métrages produits l’an dernier, soit près de 39 % des FIF.
A signaler enfin dans la structure des sources de financement, les 15,86 M€ issus des régions qui ont soutenu 65 films et les 40,59 M€ venus des Sofica qui ont appuyé 26 FIF, sans oublier le rôle exogène joué par le crédit d’impôt (égal à 20 % des dépenses éligibles et plafonné à 1 M€ par long métrage) qui a concerné 120 FIF produits en 2007.
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