18/04/2008

Depuis l’annonce la semaine dernière au MIP-TV de Cannes du lancement à l’automne prochain par France Télécom d’Orange cinéma séries qui a déjà signé des contrats avec Warner, International Television, HBO, Fidélité Films et Gaumont, des débats animés agitent les professionnels du grand et du petit écran en France.

Orange proposera six chaînes de cinéma et de séries à ses clients TV, Internet et mobile pour un abonnement mensuel qui tournerait autour de 13 euros avec en première exclusivité les films Warner, les séries HBO et les productions de Fidélité Films, tout en pouvant piocher dans une partie du catalogue Gaumont : au total, plus de 1000 longs métrages par an et 500 heures de séries inédites. Actuellement, l’opérateur compte 7,2 millions d’abonnés Adsl (dont 1,15 million déjà clients de sa TV), et investit en préachat dans le cinéma via Studio 37.

Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir le groupe Canal Plus, principal financier du cinéma français (160 M€ d’investissements en 2007 pour 140 longs métrages français préachetés) qui estime qu’Orange doit être soumis aux mêmes obligations de financement de la production hexagonale sous peine de générer une distorsion de la concurrence.

De son côté, l’Association des Producteurs de Cinéma (APC) a souligné qu’elle se montrerait vigilante quant "au respect par Orange de la réglementation applicable aux chaînes de télévision payantes, ainsi qu’à l’existence d’un équilibre dans les obligations incombant aux acteurs économiques qui interviennent sur cette fenêtre d’exploitation, notamment en termes d’investissement dans la production cinématographique et de contribution à sa diversité." Le Syndicat des Producteurs Indépendants campe sur les mêmes positions, tout en insistant sur la nécessité qu’Orange ne bouleverse pas la chronologie des médias (délais entre les sorties salles, vidéo, VOD, TV payante, chaînes hertziennes) actuellement en vigueur. Affaire à suivre.