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CANNES 2008 Hors-compétition / Italie

Giordana, un mélo couleur sang

par 

Marco Tullio Giordana revient à Cannes pour présenter en projection spéciale, ce soir, un "couple maudit" interprété par Monica Bellucci et Luca Zingaretti. L'histoire de Sanguepazzo [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
est celle de Luisa Ferida et Osvaldo Valenti, acteurs célèbres à l'époque du fascisme qui ont adhéré à la République de Salò, se rendant ainsi complices des tortures perpétrées à la Villa Triste de Milano. Ils furent fusillés dès la fin de la guerre.

"J'ai vu les visages de ces deux acteurs dans un vieux film, il y a 25 ans, a expliqué le réalisateur à la presse. Ma mère criait au scandale. J'ai alors voulu approfondir et me suis passionné pour cette histoire, pour sa complexité et l'obscurité de cette page de l'Histoire. Et puis elle concerne le cinéma italien et son péché originel, ses liens avec le pouvoir".

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La phrase que prononce Luigi Lo Cascio dans la dernière scène, après l'exécution du couple d'acteurs, pourrait soulever des controverses et se voir targuer de "révisionniste", mais Giordana n'est pas préoccupé : "Il doute que ce qu'il a fait soit vraiment la justice. Ce n'était pas un acte de justice : Luisa Ferida a été reconnue totalement innocente. Quant à Valenti, je n'ai pas de document officiel mais personne ne m'a non plus montré de preuve définitive de sa culpabilité. J'aurais probablement fait pareil, et en serais resté meurtri toute ma vie. En cette époque de guerre civile, il fallait trouver des responsables symboliques pour rédimer tous les autres. Et cette guerre n'est pas terminée, parce qu'il y a de mauvaises manières de transmettre la mémoire. Il faut en finir avec tout cela, pas en l'occultant mais en trouvant le courage de raconter".

Le film, qui sera sur les écrans italiens dès vendredi (distribué par 01) puis sera diffusé à la télévision dans une version plus longue, a coûté 10 millions d'euros.20% de ce budget vient de France. "Il nous a fallu des années pour trouver l'argent pour faire un film aussi complexe et onéreux. Nous y sommes parvenus grâce à Angelo Barbagallo, RaiCinema, Paradis e Orly, Canal +, Eurimages..."

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(Traduit de l'italien)

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