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VENISE 2008 Hors-compétition

Puccini par Paolo Benvenuti, cinéaste-enquêteur

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Le cinéma exigeant de Paolo Benvenuti n'a jamais été aussi beau. Son dernier film, Puccini e la fanciulla, co-réalisé avec sa compagne à la vie et au cinéma, Paola Baroni, arrive aujourd'hui sur le Lido. Il n'est pas candidat au Lion d'or parce que Müller et son équipe de programmation l'ont voulu hors-compétition, mais ce titre n'est pas un petit film, et ce pas seulement si on le compare aux quelques films en lice que les festivaliers ont pu voir jusqu'ici.

Le cinéaste pisan Benvenuti, disciple de Rossellini et Straub-Huillet et grande figure d'un cinéma d'enquête raffiné, ne cherche pas ici à faire un énième film biographique mélomane, mais à explorer une page intime de la vie du compositeur (interprété par le chef d'orchestre Riccardo J. Moretti) : le suicide de sa servante Doria Manfredi (Tania Squillario). Cette femme, longtemps soupçonnée d'être sa maîtresse, a pris du poison en 1909, alors que le maître composait la partition de "La Fanciulla del West" ("La fille du Far West").

Pour "réhabiliter" la jeune fille (qui, comme la "sorcière" de Gostanza da Libbiano (2000) et les protagonistes de Confortorio (1992), renvoie à la condition d'une prisonnière, quoiqu'elle ne soit que servante), Benvenuti a recouru à moult ressources bibliographiques et documents d'archives : livres, biographies, lettres, films du début du Xxème.

Sa méticulosité philologique n'est pas nouvelle, mais elle s'exprime avec un éclat formel qui laisse admiratif : plus que le travail sur la langue (l'italien et le toscan du début du siècle dernier, rendus avec une grande précision), c'est la fidélité de l'auteur et de son directeur de la photographie Giovanni Battista Marras aux images de l'époque (en 1:1,33) qui frappe. D'ailleurs le film comprend peu de dialogues, mais nombre de musiques et chants traditionnels (souvent diégétiques, et en direct) qui épousent les bruits de la nature pour exalter les infinies ressources de l'audiovisuel.

Puccini e la fanciulla, produit par Arsenali Medicei en collaboration avec la Médiathèque régionale de Toscane (et avec le soutien des collectivités locales et d'établissements culturels, en particulier le Festival Puccini de Torre del Lago), n'a pas encore trouvé de distributeur italien. Ses ventes internationales sont assurées par Adriana Chiesa.

(Traduit de l'italien)

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