29/08/2008

Dans le titre que Barbet Schroeder présente en compétition à Venise, Inju, la bête dans l'ombre [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], il ne fait pas que brouiller la ligne qui sépare fiction et réalité, il l'efface.

Cette production entre SBS et La fabrique de films raconte l'histoire d'un populaire auteur de polars (Benoît Magimel) qui se rend au Japon pour la promotion de son dernier livre et espère rencontrer son mystérieux homologue nippon, Shundei Oe, qui vend ses livres à la pelle mais que personne n'a jamais vu. Une belle geisha (interprété par le mannequin devenue actrice Lika Minamoto) va servir d'intermédiaire.

Inju s'inspire d'un roman japonais d'Edogawa Rampo sur lequel Raul Ruiz lui-même a voulu attirer l'attention de Schroeder. L'adaptation est très libre, mais la célèbre perversité sexuelle de Rampo demeure dans le film.

"Je reconnais que la sexualité au Japon me fascine, dit Schroeder, car elle est entièrement libre de tout sentiment de culpabilité ou d'implications morales".

Dès le début, le film joue avec les attentes du spectateur et les limites. Les dix premières minutes sont en fait un film mis en abyme qui renvoie habilement au cinéma de genre japonais et permet à Schroeder de souligner la popularité de Oe. L'univers des geishas et celui de la fiction criminelle se superposent pour former un univers nouveau, en grande partie fictionnel.

De ses angles de caméra à sa musique d'orchestre, le film abonde en références et en conventions se rapportant soit au genre japonais soit au polar.

Inju, la bête dans l'ombre sortira en France le 3 septembre, distribué par UGC.

(Traduit de l'anglais)