VENISE 2008 Semaine de la Critique / France
Un taxi néo-réaliste à Kaboul
par Gabriele Barcaro
À Kaboul, de nos jours, une femme abandonne un nourrisson sur le siège arrière du taxi de Khaled. C'est ainsi que commence Kabuli Kid [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Barmak Akram, parcours dans la capitale afghane à la recherche d'une mère dont on ne connaît qu'un élément de signalement : un grain de beauté sur la cheville droite que son long tchadri a laissé entrevoir.
Akram, natif de Kaboul mais réfugié politique à Paris, vit depuis quelques années entre la France et l’Afghanistan : "J'ai toujours rêvé de faire un film dans ma ville, mais je ne voulais pas adopter le regard d'un touriste", explique l'auteur, qui a trouvé dans l'authentique chauffeur de taxi (à mi-temps) Hadji Gul un interprète parfait.
C'est donc avec des gens de la rue qu'il a travaillé, dans la plus pure tradition néo-réaliste. "Je suis très content de présenter mon film en Italie, dans le pays de Rossellini et Pasolini”, confie le réalisateur débutant qui, parmi les modèles qui l'ont inspiré pour ce film (dont il a également écrit le scénario, conseillé par Jean-Claude Carrière, et la musique), cite aussi le cinéma de l'Iranien Abbas Kiarostami, avec lequel il a en commun son intérêt pour l'univers féminin.
Le film, quoique dominé par la présence du personnage masculin, ne manque en effet pas de s'interroger sur ce que cela signifie d'être une femme dans le Kaboul post-talibans. "La figure de la mère est centrale, souligne Akram, et le stéréotype de la femme voilée ne m'intéresse pas ; j'ai plutôt voulu raconter quelque chose d'universel, c'est-à-dire ce que c'est que mettre un enfant au monde".
Kabuli Kid, produit par Fidélité Films en association avec Wild Bunch (qui s'occupent des ventes internationales), 4 a 4 Productions, Auteurs Associés et Afghan Film, sera également présenté à l'imminent Festival de Toronto.
(Traduit de l'italien)