26/09/2008

On a des preuves tangibles de la manière dont une organisation religieuse peut conditionner la vie de ses membres. Dans Camino [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], en sélection officielle au Festival de San Sebastian, Javier Fesser démontre que la radicalisation est condamnable à 360°. En 143 minutes qu'on ne voit pas passer, il force le spectateur à vivre à la première personne l'agonie d'une enfant condamnée à mort par une maladie incurable, un récit qui s'inspire de l'histoire vraie d' Alexia, 14 ans, dont la famille apartenait à l'Opus Dei.

C'est le parcours d'un être humain qui expire en remerciant Dieu pour le don reçu : une mort douloureuse. Fesser la raconte sans ambages, comme seuls les grands artistes peuvent se le permettre.

Rares sont les projections de presse où personne, pas même à travers le petit écran d'un blackberry, ne s'échappe ne serait-ce qu'un instant du film pour revenir à la vie quotidienne. Camino a produit ce miracle, un miracle invoqué par les personnages pendant tout le film pour sauver une vie innocente. En dépit des imprécations, dans Camino la vie suit ses lois et son cours naturel, et l'héroïne périt après une affreuse agonie, mais ce n'est pas une surprise, car le réalisateur traite son thème, qu'il expose d'ailleurs dès la troisième minute du film, sans crainte.

MediaPro, en coproduction avec Peliculas Pendelton, confirme ici l'audace de sa ligne éditoriale mais la cohérence de sa démarche. Le distributeur, Enrique Gónzalez Macho d'Alta Films, fait lui aussi preuve de courage et de talent. Camino est un bon candidat au Coquillage d'or, au Goyas et au succès commercial.

(Traduit de l'italien)