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FESTIVAL DE ROME Portugal

A corte do norte: un univers de femmes à poigne pour João Botelho

par 

À l'instar de l''Anglais Peter Greenaway, qui soutient depuis des années que "le cinéma est trop important pour le laisser entre les mains de conteurs d'histoires", le Portugais João Botelho, en compétition au Festival de Rome avec A corte do norte, est catégorique : "Vouloir toujours raconter quelque chose, voilà le vrai péché originel de cet art". Ce péché, l'auteur de Quem és tu? et O fatalista [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
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n'est pas prêt à le commettre, comme le confirme son dernier film, où tout en adaptant le roman éponyme d'Agustina Bessa Luis, il poursuit son idéal de cinéma "abstrait" et met tout son soin dans le figuratif.

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Le personnage central de l'oeuvre est Rosalina de Sousa, une femme fascinante et mystérieuse qui est passée des bordels au théâtre avant d'accéder au titre de baronne et de s'ouvrir ainsi les salons de la haute société puis de commettre un suicide dont les circonstances restent troubles. Cette figure énigmatique intéresse ici (sur fond d'un enchevêtrement de différents plans temporels) trois jeunes descendantes de la noble dame, de la fin du XIXème aux années 1960, toutes trois représentées par le même visage, celui de l'actrice Ana Moreira.

"Mon univers est un monde de femmes fortes et d'hommes faibles. Dans le film, Rosalina rencontre la princesse Sissi, symbole et modèle d'émancipation féminine", explique le cinéaste, car ce n'est jamais le récit en tant que tel qui l'intéresse : "Le cinéma ce n'est pas le quoi ni le quand, c'est le comment, ce qu'on voit et ce qu'on sent. On peut s'émouvoir, voire être bouleversé, devant la simplicité d'un plan fixe sur un olivier qui frémit dans le vent".

Botelho, attentif depuis toujours au poétique ("Oui, j'aime mieux la poésie que la prose") et au pictural, teinte son film de couleurs caravagesques (notamment dans le chef d'oeuvre "Judith et Holopherne") et confirme son talent de compositeur de tableaux vivants, même si, pour ce film, il a abandonné le 35mm pour s'essayer au numérique (pour la première fois dans un long métrage, après les courts A Baleia Branca, Uma Ideia de Deus et A Terra antes do céu). Plus qu'un choix expressif (le numérique a pour lui "de nombreux défauts"), c'est une manière de réduire le budget (à 2,5M €). Ce film a été produit par la très dynamique Pandora da Cunha Telles pour Filmes de Fundo (qui s'occupe aussi des ventes internationales), avec le soutien de l'ICA et de RTP. La sortie portugaise est prévue pour le 17 janvier 2009.

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(Traduit de l'italien)

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