24/11/2008

De Rivoli, campagne des alentours de Turin où un étudiant est mort avant-hier suite à l'écroulement d'une école, à Thyssen, usine turinoise où 7 ouvriers ont péri l'année dernière, un cri de douleur a été lancé qui a pris la forme d'un cortège spontané unissant la tragédie d'hier et celle d'aujourd'hui. Il a défilé devant les lieux accueillant le Festival de Turin dirigé par Nanni Moretti, interrompant quelques minutes le "spectacle" pour inviter le public à se joindre aux manifestants.

Le hasard a voulu que ce soir-là, le festival projetât Uso improprio, de Luca Gasparini et Alberto Masi (en compétition dans la section "Italiana.doc"), un film qui lui aussi s'intéresse aux faits divers et a pris une dimension à laquelle ses auteurs ne s'attendaient pas. "Nous voulions faire un documentaire sur l'équipe des All Reds, qui s'entraîne dans les lieux de l'ex-Cinodromo de Rome”, explique Gasparini, qui à la veille de ses cinquante ans s'est remis à jouer au rugby dans l'équipe de ce centre social, l’Acrobax. Et puis quelque chose s'est produit : deux jeunes sont morts, l'un en faisant son travail de "pony express", le deuxième poignardé par un jeune fasciste. Le film, né comme un récit intime, a fini par intercepter le débat politique.

Uso improprio, réalisé avec un budget de 25.000 €, a été produit par la société Vivo Film, également représentée à Turin par Armando e la politica de Chiara Malta et en lice pour les Primes à la production du TorinoFilmLab avec Le quattro volte de Michelangelo Frammartino. Le tournage de ce dernier projet commencera en février prochain : "Il s'agit d'une coproduction italo-germano-suisse qui a déjà obtenu le soutien d'Eurimages et du Medienboard Berlin-Brandebourg”, a annoncé la responsable du développement des projets pour Vivo Film, Francesca Zanza. Zanza a également fait part de la mise en chantier du nouveau film de Daniele Vicari, coproduit par Minollo Film : "Ce sera un blue-ray interactif composé d'Edo (un long métrage qui aura aussi son existence autonome dans les cinémas et qui a reçu le soutien du Programme MEDIA) et de huit courts sur le thème du G8 de Gênes vu par ceux qui y étaient vraiment : journalistes, forces de l'ordre et manifestants d'Italie et d'ailleurs".

(Traduit de l'italien)