Turin : Napoli Piazza Municipio avec Bruno Oliviero
par Gabriele Barcaro
La place de la mairie à Naples est, comme son nom l'indique, un des centres de la vie politique de la ville, "mais cet espace immense créé sous le régime fasciste, avec la gare maritime au fond, n'a jamais été le lieu de sociabilité que sont d'ordinaire les places italiennes, mais plutôt un tremplin pour envoyer les Italiens en Amérique", comme l'explique Bruno Oliviero qui, dans son documentaire Napoli Piazza Municipio (présenté à Locarno et à présent en lice au Festival de Turin, dans la section "Italiana.doc"), compose une mosaïque de sons et d'images qui ne se repose jamais sur la voix off et rend compte des "éléments hétérogènes" qui ont intrigué son regard.
À commencer par les gens qui vivent et travaillent dans ce lieu, les hommes et les femmes (filmés "en maintenant toutefois une certaine distance"), les animaux, les institutions publiques. Accompagné par le jazz de Riccardo Veno, ce documentaire restitue la complexité de cette réalité "stratifiée comme ce qui émerge de fouilles archéologiques et composée d'univers différents qui se croisent".
Tout part "du désir de lire derrière ce qui est manifeste, de découvrir les secrets qui se cachent dans les bars ou les loges du théâtre Mercadante, d'entrer dans ces endroits pour découvrir les souvenirs dont ils sont les gardiens",pousuit Oliviero, qui assure qu'il a recherché "l'immédiateté plus que la sociologie".
Pour trouver cette immédiateté et compléter son film, il lui a fallu cinq ans. "Monter la production d'un documentaire est quelque chose de compliqué", se plaint le réalisateur, qui a retrouvé à ses côtés pour ce nouveau film le tandem coproductif formé par la société italienne Indigo Film et son homologue française Point du Jour (comme pour son film précédent, Odessa, co-réalisé avec Leonardo Di Costanzo).
(Traduit de l'italien)
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