08/01/2009

Le réalisateur israëlien Ari Folman, venu à Rome pour présenter Waltz With Bashir [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film], est aussi critique à l'égard de son gouvernement que des Palestiniens : "Ils jouent à la guerre comme je joue aux échecs", a-t-il dit pour commenter les luttes en cours à Gaza. "Ceux qui détiennent les armes ne sont absolument par sensibles aux souffrances humaines, à la douleur".

Folman sait de quoi il parle. En février 1982, à dix-huit ans, il faisait partie des soldats menés par Sharon qui ont assisté sans intervenir aux massacres de Sabra et Chatila, un traumatisme qu'il a transcendé en réalisant son docufiction d'animation (illustré par David Polonsky), partout encensé. "Après quelques séances de psychanalyse, j'ai compris que le moment était venu pour moi de raconter cette histoire par le biais d'un film, que c'était la meilleure manière de faire ma paix avec le jeune soldat que j'étais et dont j'avais été déconnecté pendant tant d'années". Le film sort demain en Italie, distribué par Lucky Red.

"J'ai raconté la guerre du Liban comme je l'ai vue de mes yeux. Les soldats israëliens n'ont pas participé aux massacres, aucun de nous n'a tiré, mais le gouvernement était au courant de ce qui se passait". Waltz With Bashir, coproduit par la société française Les Films d'Ici et la maison allemande Razor Film, a été soutenu par le gouvernement israëlien et choisi comme candidat local à l'Oscar. "En tant qu'ancien combattant, j'appartiens à l'establishment, et même je critique dans mon film le gouvernement de l'époque, il a été bien accueilli en Israël".

La bande originale composée par le Britannique Max Richter joue dans ce film un grand rôle. "J'écoutais sa musique en écrivant le scénario. Elle est mélancolique et mélange classique et électronique. Richter a composé la musique du film à partir du 'videoboard', parce que je voulais que les animateurs aient la bande originale en tête en mettant mon film en mouvement".

(Traduit de l'italien)