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BERLINALE 2009 Hors-compétition / Allemagne

Un heureux vendredi 13 pour les 13 réalisateurs de Deutschland 09

par 

30 ans après le film collectif German Autumn (qui avait réuni notamment Fassbinder, Schlöndorff, ou encore Edgar Reitz), dans un café berlinois, Tom Tykwer et deux producteurs pour l'antenne NDR se sont étonnés qu'un film n'ait pas encore été réalisé qui retrace l'évolution du pays depuis lors. L'idée est alors née de rassembler une douzaine de réalisateurs représentant la nouvelle génération, sans prétention de représentativité ou d'exhaustivité, et de leur demander de réaliser librement des courts métrages de 12 minutes qui expriment leur approche personnelle de sujets pour eux importants dans l'Allemagne d'aujourd'hui.

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Ainsi est né Deutschland 09 – 13 kurze Filme zur Lage der Nation [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(litt. "13 films sur la situation de la nation") qui, pour présenter des oeuvres diverses et toutes assez remarquables dans des genres différents, forme finalement un ensemble cohérent qui évolue de récits plus intimes, dont certains délicieusement comiques malgré les implications politiques qu'ils ont tout de près ou de loin, vers des approches plus dramatiques et globales.

Le film a été présenté à la presse ce matin, hors-compétition, dans le cadre de la Berlinale, et la projection a été suivi d'une conférence aussi noire de monde sur l'estrade que dans la salle.

Bien que les treize réalisateurs n'aient pas travaillé à l'aveuglette mais beaucoup communiqué entre eux pendant la fabrication du film, Christoph Hochhäusler, auteur d'une pièce finale sur fond de fin du monde, a bien souligné que le choix de thèmes s'est fait arbitrairement au gré de ce qui comptait pour chacun. Ainsi, après un prélude matutinal réalisé par Angela Schanelek, Dani Levy s'est mis en scène lui-même dans un récit désopilant où, abattu par le pessimisme ambiant, il se fait prescrire un médicament à base de "paragermanine" censé lui faire voir l'Allemagne en rose. Romuald Karmakar et Hans Steinbichler ont eux aussi fait le choix de l'humour avec, respectivement, l'histoire d'un lecteur assidu et plutôt nationaliste du "Frankfurter Allgemeine Zeitung fûr Deutschland" profondément contrarié par les nouveaux choix typographiques de son journal préféré, et celle cocassement scabreuse du propriétaire d'originaire perse d'un club de strip-tease.

Fatih Akin et Hans Weingartner ont choisi d'élaborer sur des histoires réelles, à savoir respectivement le cas d'un Turc injustement détenu à Guantanamo et celui d'un simple professeur suspecté d'agitation politique et conséquemment surveillé et inséré dans les révoltantes listes élaborées préventivement par les autorités, tandis qu'Isabelle Stever et Sylke Enders ont préféré une approche plus sociale centrée sur les enfants.

Le superbe court métrage tourné en super 8 par Dominik Graf parcourt l'Allemagne des immeubles désaffectés et discourt sur la manière dont l'architecture est la trace de l'Histoire. Nicolette Krebitz a quant à elle imaginé une rencontre entre Susan Sontag et Ulrike Meinhof orchestrée par la jeune révoltée contemporaine Helene Hegemann.

Si la question a été posée de l'attrait du film pour le public étranger, le film y répond lui-même par sa qualité et son caractère tout à fait captivant, ainsi qu'en évoluant petit à petit vers des thèmes plus globaux, car la globalisation fait aussi partie de l'histoire du pays. Ainsi Tykwer filme un homme d'affaire qui retrouve, de pays en pays, la même chambre d'hôtel et les mêmes magasins, tandis que Wolfgang Becker retrouve les ambiances de Brazil dans un hôpital d'une décrépitude futuriste dont les patients sont tous les problèmes du pays, et finalement du monde entier.

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