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Le cinéma européen soutient le dialogue interculturel - Etude de cas: Euro Film Fest, Bulgarie

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- La coproduction européenne Euro Film Fest, est un festival annuel bulgare qui se tient depuis 1996 à Sofia en Bulgarie. L’objectif de l’évènement est de ressusciter le cinéma bulgare en l’ancrant solidement dans le paysage du film européen.

Euro Film Fest – La Bulgarie, accueille la co-production européenne

« Il y a eu une période, au début des années quatre vingt dix, durant laquelle notre cinéma nationale n’a survécu que grâce aux co-productions avec le reste de l’Europe ». Irina Kanusheva, directrice des affaires internationales, des festivals et de la promotion au Centre National du Cinéma de Bulgarie a des souvenirs très vifs de ces années. « Après la fin du régime communiste, nous sommes passés d’une production soutenue par l’état de 25 à 50 films par an, à presque rien ».

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Né d’une nécessité urgente, le festival annuel bulgare de co-productions européennes Euro Film Fest, qui se tient à Sofia depuis sa première édition en 1996, n’est par un festival ordinaire. A l’époque de son lancement, il fut conçu comme une initiative essentielle pour la renaissance d’un cinéma national en l’inscrivant fermement dans le paysage du cinéma européen. « Au début de cette période, les festivals bulgares étaient souvent la seule manifestation de la survie de notre cinéma national » se souvient Irina.

« Même si nous ne produisions aucun film cette année là, les festivals avaient quand même lieu. Cela nous a donne de l’espoir, nous a aidé à développer un réseau de relations et a créé des opportunités pour une nouvelle génération de cinéastes dans le pays. Ils avaient grand besoin de rester engagé dans le cinéma et pendant quelques temps, ce sont les festivals qui ont permis cette continuité ».

Le Festival de la Co-production européenne présente une sélection diverse, présentant le meilleur crû des co-productions réalisées en Europe centrale ainsi qu’en Europe de l’est et du sud, ou plus loin encore. Au cours ds douze dernières années, le festival aura présenté plus de 350 co-production venues des quatre coins d’Europe. Dés son lancement, le festival a été conçu autant comme un événement pour l’industrie que comme une opportunité pour le public bulgare de voir des films européens qui ne sont généralement pas disponibles sur les programmes des cinémas nationaux ou la télévision locale.

« La plus grosse part du budget du Festival set aux invitation de cineastes et experts étrangers possédant une solide connaissance de tous les aspects de la co-production » dit Irina. Au cours du Festival, le cinéastes bulgares et étrangers ont ainsi le choix entre différents ateliers de co-production conçus pour le mettre à jour quant aux opportunités nouvelle en Europe. Ces ateliers incluent notamment le développement des scénarios (Script Crossing Borders) et une séance de travail sur le réseau des cinémas de l’Europe du sud.

Au cours des années, la croissance de Euro Film Fest a été parallèle à la renaissance d’un cinéma national bulgare tout en y contribuant. La loi sur l’Industrie Cinématographique de 2003 fixe le nombre minimum de films devant être soutenus par le Centre National du Cinéma annuellement à 7 long métrages, 14 documentaires et pas moins de 160 minutes d’animation (à partir de 2009). Le Centre peut également compter sur un accord annuel avec la télévision publique nationale qui aujourd’hui est partenaire dans le cofinancement de la majorité des films bulgares.

« Le Centre et la télévision de service public ont contribué de façon décisive à la relance d’une production cinématographique bulgare », remarque Irina. « Mais la co-production reste la part la plus importante de notre stratégie nationale. Aujourd’hui, la majorité de nos long métrages sont co-produits avec d’autres pays européens et cette génération de producteurs sait comment s’y prendre. Euro Film Fest aura été l’une des initiatives qui les aura aidés à acquérir leur savoir faire en co-production et à développer leurs réseaux ».

Bien que la France ait été un partenaire de co-production important pendant les années maigres de la transition des années quatre vingt dix, l’Allemagne fournit aujourd’hui des opportunités plus régulières pour les cinéastes bulgares. La Grèce et la Turquie, tous deux voisins avec des industries cinématographiques établies, se sont également montrés des partenaires surs, de même que les Pays Bas et la Hongrie.

« Mais Euro Film Fest n’est pas une route en sens unique » ajoute Irina. « Au cours des années, le Festival aura aussi donné des opportunités à des cinéastes du reste de l’Europe de monter des co-productions pour leurs propres projets ».Des Temps et des Vents, un drame doux-amer mettant en scène des jeunes adolescents dans une communauté rurale turque, a ouvert le Festival en 2007. Réalisé par le cinéaste turque notoire Reha Erdem, le film a été produit par Atlantik Film, représente à Sofia par Mlle Gulin Ustun. Mlle Ustun a ensuite mis en relation le cinéaste turc avec un producteur bulgare, lequel est devenu le co-producteur du prochain film de Reha Erdem, My Only Sunshine.

Le renouveau du cinéma bulgare à travers la co-production s’est accompagné d’un redéploiement graduel d’un l’infrastructure cinématographique. Irina est fière des progrès réalisés. « Après le changement de régime, la majorité des cinémas (il y avait plus de 3000 écrans avant 1989 !) furent privatisés, puis transformés en salle de bingo ou en centres commerciaux. Il restait, à un moment donné, très peu de cinémas commerciaux. Mais aujourd’hui, nous avons plus de 100 écrans, dont la moitié se trouvent dans des nouveaux complexes multi-salles de pointe ». Néanmoins, ces nouveaux cinémas on basé leur plan de croissance essentiellement sur l’exploitation des films américains et n’ont pas nécessairement contribué à améliorer la visibilité des films bulgares et des co-productions européennes. « Je ne considère pas que les multi-salles soient une bonne chose. Je fais le deuil du bon vieux cinéma de quartier », conclue-t-elle.

Depuis la quasi-disparition de son cinéma national à la fin des années quatre vingt dix, la Bulgarie a su rebondir. En 2006, un nombre record de 9 long métrages auront été produits. Cette transformation remarquable a été réalisée très largement à travers une politique délibérée d’intégration européenne, soutenue de façon très significative par Euro Film Fest.

Irina voit arriver le futur avec un optimisme teinté de prudence. « Il ne faut pas moins de dix ans pour construire la carrière d’un réalisateur et de commencer à attirer de financements basés sur la réputation de ses oeuvres. Le festival Européen de la Co-production soutient leurs efforts en disséminant leur travail et en facilitant les opportunités pour eux/elles de développer de plus gros projets, avec des standards de production plus élevés ».

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