13/03/2009

Du 14 au 21 mars, le 23e Festival international du film de Fribourg (FIFF) accueille des productions des quatre coins du monde. A la tête de la manifestation depuis l’année dernière, le critique français Edouard Waintrop a magistralement réorienté la programmation. Désormais, le cinéma supplante nettement optique caritative antérieure. Ses choix exigeants et diversifiés, voire audacieux, éclairent sur le dynamisme et la créativité de l’Asie, de l’Amérique du Sud de l’Afrique. Pour preuve, les quelque 80 longs métrages inédits en Suisse annoncés.

La recette d’Edouard Waintrop: embrasser sans exclusive l’ensemble de la production cinématographique. «La diversité ne se mesure pas uniquement au nombre de nations représentées; elle existe déjà dans un continent comme l’Inde, de Bollywood à l’anti-Bollywood absolu», dit-il avec conviction.

La compétition internationale est assortie de six panoramas varies et passionnants. Plutôt que de retracer l’histoire du cinéma indien, le programme «Out of Bollywood» propose des films récents de tous genres reflétant la diversité culturelle, sociale, linguistique et politique du sous-continent. Le panorama «Le Parrain en Asie» se fait l'écho d’un courant policier novateur à Bombay, le «Mumbai Noir». Le programme «Revanches de femmes» opte aussi pour une approche transversale: au travers de huit films, il montre comment des cinéastes d’horizons très divers se sont inspirés des Rape and Revenge Movies américains des années 1970. Sous l’enseigne de «Fábulas da favela», douze films brésiliens ont été dénichés par le critique brésilien José Carlos Avellar, qui observe l’influence de la favela sur les cinéastes. Une rétrospective dédiée au réalisateur péruvien Franscisco Lombardi complète le périple sud-américain. Place enfin à l’Afrique et à la production pléthorique du Nigeria – la plus volumineuse au monde, essentiellement de vidéos! – avec le panorama «Made in Nollywood» concocté par la cinéaste allemande Dorothee Wenner.