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La fiction américaine et la fiction nationale sur les écrans européens de télévision

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- Cet article présente une synthèse élaborée par l’Observatoire européen de l’audiovisuel sur base de données détaillées collectées pour les années 2005-2007 par la société Infomedia sur l’origine des programmes de fiction diffusés par 124 chaînes dans 13 pays européens.

La fiction américaine reste largement dominante sur les écrans européens de télévision mais est en recul au bénéfice de la fiction nationale

La part de la fiction européenne progresse
L’origine des programmes de fiction (séries TV, téléfilms, films de long métrage, films de court métrage et animation) diffusés par 124 chaînes dans 13 pays européens a été analysée pour l’Observatoire par la société Infomedia : en 2007, ces chaînes ont diffusé 505 967 heures de fiction.

La proportion de fiction européenne (tous formats confondus) était de 39,1 %, contre 37,6 % en 2006 et 36,1 % en 2005. L’ensemble de la fiction européenne diffusée se répartit entre fiction nationale (14,7 %), fiction européenne non-nationale (10,4 %), coproductions inter-européennes (4,3 %) et coproductions européennes avec les pays tiers. On constate un accroissement sensible de la part de la fiction nationale (15,5 % contre 14 % en 2006), au détriment de la fiction européenne non-nationale (10,1 % contre 10,9 % en 2006). La part des coproductions inter-européennes est stable (4,4 % contre 4,5 % en 2006), tandis que celle des coproductions européennes avec des pays tiers augmente sensiblement (9,1 % contre 8,1 % en 2006). L’importance des programmes non-européens recule à 60,9 %, contre 62,4 % en 2006 et 63,9 % en 2005.

Les chaînes publiques diffusent moins de fiction mais proposent la programmation la plus européenne

Chaînes publiques
Bien qu’elles soient les plus nombreuses dans l’échantillon, les chaînes publiques sont celles qui proposent le moindre volume de fiction. Alors qu’en 2005 42,8 % de leur programmation de fiction était d’origine non-européenne, cette proportion est tombée à 40,2 % en 2006 et 39,7 % en 2007. La part de la fiction nationale diffusée par les chaînes publiques a continué à légèrement décroître : elle était de 25,1 % en 2005, 24,2 % en 2006 et 23,5 % en 2007.

Chaînes privées
Les chaînes privées financées par la publicité sont celles qui diffusent significativement le plus de fiction non-européenne mais cette proportion a continué à baisser (76,7 % contre 77,1 % en 2006 et 79,2 % en 2005). Ces chaînes sont également celles qui diffusent le moins de fictions nationales mais ont amélioré leur diffusion de ce type de programmes (8 % en 2007, contre 7,3 % en 2006 et 8,2 % en 2005). Les chaînes commerciales financées par la publicité restent celles qui diffusent le moins de fictions européennes non-nationales (15,4 % en 2007 contre 15,6 % en 2006 et 12,6 % en 2005).

Chaînes de film à péage
La proportion d’œuvres non-européennes diffusées par les chaînes de film à péage a baissé à 55,3 % contre 60,6 % en 2005 et 60 % en 2006. La part de programmation de fiction européenne non-nationale qui était passée de 28,3 % en 2005 à 30,2 % en 2006 est légèrement redescendue à 29,7 % en 2007.

Chaînes thématiques
La proportion d’œuvres de fiction non-européenne diffusée par les chaînes thématiques (dans l’échantillon il s’agit essentiellement de chaînes pour enfants) a légèrement diminué (65,4 % contre 66,3 % en 2006). La part de fiction européenne non-nationale diffusée par ces chaînes continue de s’accroître (14,5 % en 2005, 16,4 % en 2006, 18,3 % en 2007) au point de dépasser pour la première fois la part de la fiction nationale, qui est en recul (17 3 % en 2006 et 16,3 % en 2007).

Les productions télévisuelles européennes et les films européens augmentent leur part de marché
Il existe cependant des différences importantes dans l’origine des œuvres de fiction selon les formats. La proportion des téléfilms européens a augmenté, de 44,3 % en 2006 à 47,2 % en 2007. La proportion des séries européennes est passée de 34,3 % à 35,4 %. La proportion de l’animation a augmenté de 35,6 % à 42,4 %. Par contre la proportion des films européens a progressé de 40,7 % à 42,5 % et celle des courts métrages de 56,9 % à 70,6 %.

Les films de court et de long métrage circulent mieux en Europe que les autres formats
La circulation des œuvres européennes en dehors de leur marché national continue de s’améliorer. Les heures de programmes européens non-nationaux (y compris les coproductions) représentent en 2007 23,7 % de la fiction diffusée. Cette proportion était de 23,6 % contre 23,4 % en 2006. Les coproductions européennes (y compris les coproductions avec les pays tiers) jouent un rôle important dans cette circulation, puisqu’elles représentent 13,4 % de l’offre alors que les fictions 100 % nationales importées ne représentent que 10,4 %. Les œuvres d’animation et les films de long métrage sont les formats pour lesquels la coproduction joue un rôle important : les coproductions de ces deux formats représentent respectivement 23,2 % et 21,7 % de l’offre. La part des séries et feuilletons de coproduction européenne est faible (3,5 % de l’offre de ce format). A l’inverse, les courts métrages, et dans une moindre mesure les téléfilms européens, restent des formats nationaux dont la circulation est relativement significative : la proportion d’œuvres européennes importées représente 33,1 % et 15,1 % de l’offre respective de ces formats.

L’offre américaine reste majoritaire dans le domaine des séries et feuilletons (59,5 % de l’offre) et des films (55,7 %). Elle est également dominante sur le segment des téléfilms (49,3 %) et de l’animation (45,4 %). Les pays tiers autres que les Etats-Unis obtiennent leurs meilleures parts de marché dans le domaine du court métrage (13,1 %) et de l’animation (12,5 %).

Différences de programmation suivant les pays
Origine des films et fictions TV diffusées par les principales chaînes de télévision dans 15 pays européens en 2007

Les proportions d’œuvres d’origine européenne varient aussi considérablement selon les pays examinés, conséquence de niveaux de développement variés de l’industrie selon les branches, de politiques de soutien plus ou moins marquées, ou de l’impact de la législation. En France, par exemple, la proportion d’heures de programmes européens est, quel que soit le format, nettement supérieure à la moyenne des 13 pays. Pour l’ensemble des formats, elle représentait en 2007 60,2 % des œuvres de fiction diffusées.

Les chaînes de trois pays ont diffusé en 2007 entre 40 et 50 % de fiction européenne : la Finlande (49,7 %), la Suisse (44,3 %) et les Pays-Bas (43,9 %). Neuf pays ont diffusé entre 30 et 40 % de fiction européenne. Les chaînes de trois pays ont diffusé moins de 30 % de fiction européenne : la Suède (29,3 %), le Danemark (19 %) et le Grand-Duché de Luxembourg (0,5 %).

Les chaînes des grands pays sont évidemment ceux qui sont en mesure de proposer des volumes importants d’œuvres nationales (28,2 % pour la France, 19,4 % pour le Royaume-Uni, 18,3 % pour l’Espagne, 14,9 % pour l’Italie, 13,4 % pour l’Allemagne). A l’inverse, les petits pays ont généralement de meilleures proportions d’œuvres européennes non-nationales (coproductions incluses) : 41,6 % en Suisse, 41 % en Finlande, 38,4 % dans la Communauté française de Belgique, 33,4 % en Irlande et 32,2 % en Autriche.

La synthèse ci-dessus a été élaborée par l’Observatoire européen de l’audiovisuel sur base des données détaillées collectées pour les années 2005-2007 par la société Infomedia sur l’origine des programmes de fiction diffusés par 124 chaînes dans 13 pays européens. Ces 13 pays sont : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la France, l’Irlande, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse. L’échantillon a été constitué par l’Observatoire en cherchant à le rendre significatif, pour chaque pays considéré : toutes les chaînes publiques significatives et toutes les chaînes importantes financées par la publicité figurent dans l’échantillon. Nous avons dû être plus sélectifs en ce qui concerne les chaînes de films et les chaînes thématiques, mais nous avons veillé à sélectionner les chaînes les plus pertinentes en fonction de leur position sur le marché.

Sont également publiées dans l’Annuaire les données 2007 collectées par Infomedia relatives à l’Espagne et au Luxembourg et données limitées aux programmes de fiction importés – élaborées par la société ETS pour 26 chaînes dans 5 autres pays européens (Grèce, Hongrie, Pologne, Portugal, République tchèque).

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