20/10/2009

Chair et sang, et boxe, cocaïne, bars à entraîneuses et désespoir : voilà le pain quotidien d'Igor (Eryk Lubos), obligé d'abandonner sa seule raison de vivre, la boxe, à cause de lésions cérébrales sérieuses qui causeront vite sa mort. Ce personnage, irrémédiablement seul mais sans problèmes d'argent, veut alors mettre une fille enceinte pour laisser sa marque sur cette Terre. C'est à ce moment qu'il rencontre Yien Ha (Luu De Ly), immigrée vietnamienne disposée à se marier pour obtenir un permis de séjour. De cet accord sordide naîtront des sentiments.

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C'est une fable bien sombre et désespérée que raconte Moja Krew [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] (t.i. My Flesh, My Blood), premier long métrage du Polonais Marcin Wrona, produit par Opus Film, Polski Instytut Sztuki Filmowej et Telewizja Polska, qui vient d'être présenté hors-compétition dans la section Extra-L'autre cinéma du Festival de Rome. C'est la rencontre entre deux naufragés de la vie, narrée avec un réalisme poétique mais sans aucune complaisance : les scènes de sexe, de violence et d'auto-destruction du personnage principal ne sont jamais gratuites mais toujours riches sur le plan stylistique, sans aucun maniérisme. Au point que Wrona parvient même à insérer dans la triste histoire d'Igor des réflexions intéressantes (et non banales) sur l'immigration, la maladie, la quête identitaire et la rencontre entre deux cultures.

Le film parle aussi d'amitié, celle qui unit le héros et l'homme dont il a volé la petite amie mais qui se montrera malgré cela disposé à faire pour lui un geste immense. Le réalisateur a à son actif plusieurs téléfilms (dont "The Collection", écrit par Harold Pinter), un prix au Festival de Tribeca 2002 (pour son film de fin d'études, Magnet Man) et une candidature aux EFA 2004 avec le court métrage Telefono. Les ventes internationales de My Flesh, My Blood sont assurées par Insomnia World Sales.

(Traduit de l'anglais)