27/11/2002 - Le ministre de la Culture calme le jeu après le rapport Kriegel. «Le cinéma se distingue des autres programmes audiovisuels»

Intervention hier du ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon, obligé d’éteindre la polémique qui fait rage en France depuis la remise il y a douze jours du rapport Kriegel sur la violence à la télévision.
Exprimant la position du gouvernement, le ministre a d’abord rassuré les professionnels du cinéma : l’autorisation accordée aux chaînes hertziennes de diffuser en première partie de soirée quatre films par an interdits aux moins de 12 ans sera maintenue. Mais cette exception devra «privilégier les films de réelle qualité artistique plutôt que les plus violents» et fera l'objet d'une concertation entre les chaînes et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) dont les pouvoirs de sanction financières seront renforcés.
Par ailleurs, la commission de classification des films conservera son fonctionnement et sa composition actuelle. Elle continuera à ne s’occuper que de cinéma, contrairement aux recommandations du rapport Kriegel qui souhaitait élargir son champ d’action à tous les supports d'images (DVD, jeux vidéo). Jean-Jacques Aillagon a sur ce point insisté sur le fait que «le cinéma se distingue des autres programmes audiovisuels car c’est une œuvre de création destinée avant tout à rencontrer le public dans une salle, dans le cadre d'une démarche volontaire de la part du spectateur. Et il est d'ores et déjà très encadré de façon à permettre à chaque individu de faire ses choix de façon éclairée». Pour dépassionner le débat, le ministre a aussi demandé au Centre National de la Cinématographie d’engager une réflexion sur le fonctionnement de l’actuelle commission de classification et sur la possibilité de créer une commission spécifique pour le DVD et les jeux vidéos.