email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SAN SEBASTIAN 2016 Horizons latinos

Era o hotel Cambridge : “Non, ils ne nous feront pas bouger !”

par 

- SAN SEBASTIAN 2016 : La Brésilienne Eliane Caffé signe une tragicomédie de mœurs qui reflète la réalité actuelle de son pays

Era o hotel Cambridge : “Non, ils ne nous feront pas bouger !”

Dire que Era o hotel Cambridge [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
est le reflet de la réalité brésilienne d’aujourd’hui, n’est que la pointe de l’iceberg, car dans cette tragicomédie de mœurs, la cinéaste Eliane Caffé semble avoir introduit une caméra dans le trou d’un mur d’un bâtiment insalubre pour montrer avec une dureté absolue, mais aussi avec humour et tendresse, des moments de la vie quotidienne de ses protagonistes (un groupe de travailleurs en situation précaire et un groupe de réfugiés qui viennent d’arriver au Brésil). Le Festival de San Sebastian a été un porte-bonheur pour Eliane Caffé : son film a participé à Cine en Construction l’année dernière, et le voilà cette année au programme, dans la section Horizontes Latinos.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Un locataire anonyme prend possession d’un bâtiment inhabité et s’y installe. Voilà la prémisse de ce long-métrage. Comme l’a dit la réalisatrice elle-même après la présentation du film au public : “Mon film n’est pas une fiction : c’est ce que vit le Brésil à cet instant présent”. Le message qu’elle souhaite transmettre est qu’en dépit des différences culturelles et des conditions sociales distinctes, les gens désirent la même chose : “vivre en paix et dans un logement”.

Comme le dit le proverbe, il ne faut pas se fier aux apparences et Era o hotel Cambridge n’est pas le simple portrait d’une classe économique en voie d’extinction (celle des travailleurs précaires), ni une série de témoignages de réfugiés (reçus dans le pays pour satisfaire davantage les Nations unies que la société brésilienne). Non, ce film s’implique et dénonce. Et les protagonistes, avec une rhétorique qui ne leur appartient pas (ils finiront par rejoindre le FLM – le Front pour le droit au logement –, mené par une Carmen Silva remarquable) et la force qui leur est inhérente, tentent d’affronter la police qui, dans quinze jours, démantèlera leur maison. “Tous unis, nous ne serons jamais vaincus” pourrait être leur slogan, et c’est précisément ce portrait de groupe qui permet à la réalisatrice de remporter une victoire écrasante. La psychologie des personnages est bien travaillée : ils ne sont pas plats, au contraire, le film reflète leur âme et leurs contradictions. En définitive, ce sont des individus vulnérables. La scène où le réfugié jordanien fait part aux autres de sa théorie sur les femmes et l’alcool mérite une mention spéciale…

Face à l’expérience d’acteurs comme Carmen Silva, au jeu riche en nuances de José Dumont et au rire contagieux de la rafraichissante Suely Franco, se retrouvent des acteurs anonymes, dans cette tragicomédie de mœurs fraiche et contemporaine, d’une actualité brûlante. La mise en scène est plutôt originale. Elle part d’un bâtiment que les protagonistes occupent et dont chaque étage est un chapitre. Indignés, expulsés, individus et collectifs… Et si l’union faisait effectivement la force ?

Era o hotel Cambridge a été produit par Aurora Filmes (Brésil), Tu vas voir (France) et Nephilim Producciones S.L (Espagne).

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy