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VENISE 2008 Hors-compétition / France

Claire Denis dans l'intimité d'un amour filial

par 

Claire Denis, habituée de la Mostra depuis Beau Travail et Vendredi soir, revient sur le Lido. "J'ai eu beaucoup de chance avec Venise", explique la réalisatrice française qui, quatre ans après L’intrus [+lire aussi :
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(alors candidat au Lion d'or), y présente son dernier film, 35 rhums [+lire aussi :
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Les verres de rhum du titre sont ceux qu'on boit cul-sec lors des occasions spéciales, du moins est-ce le cas de Lionel, qui revient tous les jours du travail pour retrouver à la maison sa fille Joséphine. Le père et la fille s'occupent l'un de l'autre et répètent geste après geste une routine quotidienne. Denis (qui a également composé le scénario avec son collaborateur Jean-Pol Fargeau) les observe et, avec la même pudeur, raconte les sentiments des deux voisins (le jeune Noé et Gabrielle, chauffeuse de taxi), exclus de l'intimité de cet impénétrable cocon familial.

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"C'est un film intimiste, une histoire d'amour", selon la réalisatrice, qui choisit pourtant de nouveau de faire se refléter le paysage intérieur de ses personnages dans l'univers social où se déroule l'action. Il faut mentionner le beau, et sensuel, travail de la directrice de la photographie Agnés Godard, complice habituel de Denis.

Denis aime retrouver de film en film la même équipe. Elle a donc repris Alex Descas pour le rôle principal : "Je pensais à lui quand j'ai écrit le film, et aux pères dans le cinéma d'Ozu ; c'est l'archétype du père peu loquace mais à qui l'on peut faire confiance".

Parmi les acteurs, pour beaucoup des habitués de Claire Denis, notamment Grégoire Colin ("je l'ai connu quand il avait quatorze ans, et puis il a joué dans Nénette e Boni, auquel j'aimerais bien donner une suite"), on remarque une petite nouvelle, Mati Diop.

35 rhums, produit par Soudaine Compagnie et Arte France Cinema avec la société allemande Pandora Film Produktion (ce qui explique sans doute le peu convaincant déplacement en Allemagne, dont le seul intérêt est de nous faire retrouver le visage fassbinderien d'Ingrid Caven), a bénéficié du soutien de WDR/Arte, Cofinova 4 et Soficinema 4, de la participation de Canal+, de TPS Star, du Centre National de la Cinématographie et du Filmförderungsanstalt et du soutien d'Eurimages. Les ventes internationales du film ont été confiées à Elle Driver.

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(Traduit de l'italien)

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