email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Belgique / Pays-Bas

Robin Pront • Réalisateur de Zillion

"Ce qui était très compliqué, c’était de trouver l’esthétique filmique des 2000s"

par 

- Rencontre avec le réalisateur belge, qui revient avec un biopic historique sur un anti-héros qui devint le roi des nuits anversoises du début des années 2000

Robin Pront • Réalisateur de Zillion

Rencontre avec Robin Pront, découvert sur la scène belge et internationale avec son premier film, le polar familial Les Ardennes [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Robin Pront
fiche film
]
, qui revient avec un nouveau film très différent, Zillion [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Robin Pront
fiche film
]
, biopic historique sur un anti-héros qui devint le roi des nuits anversoises en créant le Zillion, boîte de nuit mythique du début des années 2000. Le film sort ce 26 octobre en Belgique, distribué par Kinepolis.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Quelles sont les origines du projet ?
Robin Pront :
C’est une histoire que j’ai toujours voulu raconter. Avant même de savoir que je voulais devenir réalisateur, cette histoire m’obsédait déjà. J’ai grandi très près du Zillion, et quand j’avais 13/14 ans, il était la une de tous les journaux. Avant même de réaliser Les Ardennes, j’avais déjà essayé de pitcher le film, mais c’est un film très compliqué à mettre en place, surtout pour un premier long…

Qu’est-ce qui vous attirait dans cette histoire ?
La combinaison de la puissance des personnages, de la force du lieu, et de la singularité de cette époque. Frank Verstraeten, c’est un personnage incroyable, un computer nerd qui n’aime pas vraiment les gens, mais tient à en avoir plein autour de lui, un petit geek dans un monde dominé par des alpha mâles gonflés à la testostérone, qui est lui-même est toujours flanqué de la plus belle femme de Belgique et d’un producteur de porno hyper viril. Ils détonnaient dans le paysage médiatique. Et puis cette époque, la fin des années 90, début des années 2000 m’intéressait. Frank veut s’intégrer à un monde dont il ne fait pas partie. En fait il ne veut pas seulement s’y intégrer, il veut devenir le roi de ce monde.

Il a aussi une étrange relation avec sa mère, qui après l’avoir aidé à se dépasser, finit par l’entraver ?
Oui, j’aime beaucoup cet aspect du récit, c’est une histoire pleine d’hommes, mais j’avais l’impression que les femmes de l’histoire était vraiment en son coeur. Pour moi, c’est l’histoire du trio : Frank, sa mère, sa femme. L’un de mes films préférés, c’est White Heat de Raoul Walsh, un vieux film de gangsters avec James Cagney, où là aussi la mère prend complètement part à l’arnaque.

Avec le biopic de Frank Verstraeten vient forcément le biopic de sa boîte de nuit.
C’était l’autre aspect hyper intéressant du projet. Ce night club était révolutionnaire, c’était le premier à entrer dans l’ère digitale. Le Zillion n’est resté ouvert que 5 ans, il s’est envolé comme une fusée avant d’exploser en plein vol, mais c’est ça aussi qui est fascinant.

Zillion est très différent de votre premier long, quel film aviez-vous en tête ?
Quand je le pitchais, je disais toujours : c’est The Social Network vs Casino. Je voulais créer un film épique à propos d’une poignée de personnages qui embarquent dans une aventure commune au cours de laquelle ils s’opposent constamment. C’est aussi une sorte de film de mafia, sauf que le héros n’est pas un mafieux, c’est un geek.

Comment avez-vous pensé la recréation du lieu, notamment avec votre chef op ?
J’ai fait beaucoup de recherches, je voulais comprendre ce qui rendait le Zillion si spécial. Mon chef opérateur Robrecht Heyvaert est un génie, ses films ont l’air de coûter 60 millions de dollars quand ils en coûtent 4 ou 5. Je voulais aussi que le film s’adresse à un large public, plus que mon film précédent, que ce soit comme un tour de montagnes russes. Visuellement, il fallait en mettre plein la vue. Ce qui était très compliqué, c’était de trouver l’identité visuelle des 90s, 2000s. Il y a une esthétique filmique pour les 60s, les 70s, les 80s, pas pour cette période. Je ne voulais pas que ce soit trop glossy, trop policé, mais je voulais que ça brille. Mais ce n’est pas non plus un best of de cette époque, c’est avant tout un film de personnages.

Le plus grand challenge avec ce film ?
Tout d’abord, le faire ! Je voulais raconter l’histoire de vrais gens, mais il n’y avait pas de livre dont j’aurais pu acheter les droits, j’ai dû faire toutes les recherches, aller parler avec eux, obtenir leur accord. Il a fallu financer le film évidemment, puis il y a eu le Covid. Un parcours du combattant.

Un autre challenge était de trouver le bon équilibre entre le côté festif du film, et le destin des personnages. Il fallait que le public trouve son compte dans le déploiement des scènes de fête, mais aussi dans l’émotion. Ce n’est pas un drame d’auteur, mais ce n’est pas non plus que du pur divertissement. Le plus important pour un réalisateur, c’est d’être le gardien du ton du film. Pour le reste, il y a des tas d’artistes talentueux à la direction artistique, la lumière. Et je suis content du ton que l’on a trouvé.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy