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Allemagne

Aron Lehmann • Réalisateur de What You Can See From Here

“J’ai essayé de bâtir le scénario comme un okapi : les choses qui semblent bizarres dans un premier temps deviennent belles ensuite”

par 

- Le réalisateur allemand propose un film poétique et drôle inspiré du best-seller de sa compatriote Mariana Leky

Aron Lehmann  • Réalisateur de What You Can See From Here

What You Can See From Here [+lire aussi :
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, le nouveau long-métrage du réalisateur allemand Aron Lehmann (Highway to Hellas [+lire aussi :
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, The Most Beautiful Girl in the World [+lire aussi :
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), a fait l’ouverture de la troisième édition du German Film Festival, organisé à Rome du 16 au 19 mars. Nous avons saisi l’occasion d’en savoir plus sur cette adaptation du best-seller du même nom par Mariana Leky, qui a déjà été traduit dans 14 langues. En Italie, le film sera distribué dans les salles par BIM.

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Cineuropa : Qu'est-ce qui vous a amené à faire ce film poétique et drôle ? Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans le livre de Mariana Leky ?
Aron Lehmann : Je me suis lancé dans ce projet à travers les producteurs. Ils m’ont appelé en disant "Nous croyions qu'il nous fallait une réalisatrice pour cette histoire", mais ensuite, ils ont vu mon film précédent, The Most Beautiful Girl in the World, qui était assez proche d'un conte de fées, un remake moderne de Cyrano de Bergerac pour ados, avec un personnage féminin beaucoup plus moderne. Ainsi, ils m’ont demandé si j’étais intéressé. J’ai lu le livre et j’ai été absolument fasciné. En même temps, je me suis demandé comment je pourrais en faire un film, parce que ce n’est pas un roman porté par une intrigue.

Ce qui me plaisait vraiment, c'est le ton du roman, alors je me suis demandé s'il serait possible de le traduire sur l’écran. J’ai parlé à Mariana et je lui ai dit que mon idée était de ne pas faire un film qui serait exactement comme le livre, mais juste d'amener ce sentiment à l’écran. Elle a adoré l’idée, et ensuite je me suis mis à écrire le scénario. Je l’ai écrit seul, mais elle a été une "sparring partner" importante pour moi : je pouvais toujours l’appeler pour avoir son approbation avant d’aller voir les producteurs ou le distributeur. Quand je disais "Mariana adore", ils disaient toujours "OK, alors c’est bon".

En écrivant le scénario, quels grands changements avez-vous faits par rapport au livre ?
J’ai dû changer beaucoup de choses, parce que le livre raconte une histoire qui couvre environ 20 ans. Il est épique, et je savais que je n’avais de mon côté que deux heures de temps d’écran. J’ai réduit mon film à quatre jours : deux jours pendant l’enfance de Louise et deux jours à l'âge adulte. J’ai essayé de construire le scénario comme un okapi : les choses qui semblent bizarres au premier abord se mettent à coller et se muent en quelque chose de très beau un peu plus tard. Ce qu’on fait maintenant peut avoir des conséquences pendant peut-être 100 ans. Même si des choses négatives surviennent, ça peut créer quelque chose de nouveau. C'était ça, l'idée du scénario. J’ai adoré travailler dessus parce que ce n’était pas une structure classique, c’était beaucoup plus expérimental. L’objectif était de ne pas perdre le public et puis de tout réunir à la fin.

Comment avez-vous travaillé sur l'aspect visuel du film ?
J’ai travaillé en collaboration très étroite avec mon chef opérateur, Christian Rein. Nous nous demandions toujours : "De quoi avons-nous besoin pour cette scène ? De quoi elle parle ?". Je pense qu’un moment particulièrement superbe est celui où elle est allongée sur son lit et agonise, et que l’opticien se rend compte que c’est sa dernière chance de faire quelque chose. Il y a des dialogues tout autour d'eux et on s'est dit : "Maintenons la caméra sur lui, parce que c’est sa scène". Nous avons donc décidé de faire un seul long mouvement, tandis que tout le monde est dans la cuisine : je pense qu'il dure presque une minute, c'est un long glissement jusqu'à arriver à lui, qui est juste assis là. On entend les autres, mais on ne regarde que lui. Je pense que c’est un des moments magiques du film.

Nous avons essayé de trouver une manière de faire la transition entre les genres, parce que Leky glisse aussi dans quelque chose qui se situe entre la comédie et le drame, mais d’une certaine manière, c’est aussi un thriller autour de la question : qui va mourir dans les 24 prochaines heures. Pour la partie comédie, nous avons choisi une approche théâtrale plutôt qu'une approche naturaliste – par exemple quand les personnages sont présentés comme ils le seraient sur scène, au début. Pour les scènes dramatiques, nous sommes restés très proches des personnages, toujours avec une caméra tenue à l’épaule.

Le film est aussi un tableau de la vie rurale et des gens de la campagne. Où l’avez-vous tourné ?
C’est un petit village que nous avons trouvé dans l'Hessen, au milieu de l’Allemagne, qui s’appelle Ulrichstein. Nous avons tourné presque tout le film là-bas. Il y a de nombreuses années, ce village recevait beaucoup de touristes, mais ils sont partis, et beaucoup de maisons y sont vides, à présent. Ce qui est drôle, c’est qu'il y a deux semaines à peine, j’ai lu dans le journal que les touristes commencent à revenir dans le village, parce que les gens ont vu le film.

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(Traduit de l'anglais)

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