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PRODUCERS ON THE MOVE 2023

Julie Esparbes • Productrice, Hélicotronc

"Une vraie liberté dans le fond des films, mais aussi dans la manière de faire des films"

par 

- La représentante belge des Producers on the Move parle du type de films qu’elle choisit et de ses projets à venir, ainsi que du paysage audiovisuel de son pays

Julie Esparbes • Productrice, Hélicotronc

La représentante belge des Producers on the Move de l’EFP de cette année Julie Esparbes a rejoint en 2008 la société Hélicotronc, dont elle est aujourd’hui productrice associée. Elle se distingue dans un premier temps en produisant de nombreux courts métrages, puis s’essaie à la télévision avec La Trêve, beau succès public et critique qui signe le renouveau de la série belge, avant de produire en 2020 le premier long métrage d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, Une vie démente [+lire aussi :
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, qui rencontre un vrai succès dans les festivals du monde entier, et remporte pas moins de 7 Magritte, les récompenses du cinéma belge, dont celui du Meilleur film. Elle produit dans la foulée Dalva [+lire aussi :
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d’Emmanuelle Nicot, sélectionné l’année dernière à la Semaine de la Critique à Cannes, et qui vient de sortir en salle en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie et au Royaume-Uni. Elle revient cette année à la Semaine avec Le syndrome des amours passées, d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, présenté en séance spéciale.

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Cineuropa : Comment choisissez-vous vos projets ?
Julie Esparbes :
L’une des particularités d’Hélicotronc, c’est que l’on a produit beaucoup de courts métrages, et nombre des longs qu’on produit aujourd’hui sont réalisés par des cinéastes que l’on accompagne depuis plusieurs années. Ce sont des auteurs et autrices découverts en festival, lors de projections de films de fin d’études, et puis des coups de coeur, aussi bien pour les projets que pour les personnes qui les portent. C’est très important pour moi, puisqu’on est amenés à travailler ensemble pendant des années.

A côté de ça, il a y bien sûr le plaisir de rencontrer des nouvelles personnes, pas seulement en Belgique, mais aussi à l’international, grâce notamment à des évènements comme Producers on the Move, qui nous offrent l’opportunité de travailler sur d’autres histoires, qui viennent d’autres pays, ce qui est très enrichissant pour nous.

Quel type de films soutenez-vous chez Hélicotronc ?
On n’a pas de ligne éditoriale prédéfinie, mais nous sommes deux producteurs, moi-même et Anthony Rey, et chacun produit ses projets. On se parle, on se demande des conseils, mais on a forcément deux sensibilités différentes. Moi, je n’ai pas de préférence en termes de genre, même si je fais plus de fictions que de documentaires. Je vais vers des histoires qui me touchent, avec des thématiques plutôt contemporaines. J’aime quand des sujets qu’on peut considérer comme lourds ou difficiles sont traités sous un angle inattendu, comme pouvait le faire Une vie démente, qui parlait d’une maladie neuro-dégénérative, tout en étant plein d’humour et d’émotions. C’était un peu le cas de Dalva aussi. J’aime les films qui mélangent les émotions, j’adore pleurer au cinéma en tant que spectatrice. Peut-être que ce serait ça, ma ligne éditoriale, faire des films qui touchent au coeur.

Que retenez-vous du paysage audiovisuel belge aujourd’hui ?
Je ne sais pas si j’ai forcément assez de recul pour analyser les choses, mais quand on voit la diversité des films belges sélectionnés cette année à Cannes, ce qui frappe, et me rend très enthousiaste, c’est la diversité des talents, le côté un peu laboratoire de certains films. Je trouve ça très stimulant de voir qu’il y a une vraie liberté à la fois dans le fond des films, mais aussi dans la manière de faire des films. J’ai l’impression qu’une nouvelle génération de cinéastes est en train d’émerger. Ce vent de fraîcheur est très joyeux, et très prometteur.

Que représente une sélection cannoise pour vous ?
C’est d’abord une grande joie. Ça représente tellement d’années de travail, les premiers films. J’ai fait beaucoup de courts métrages, et le développement des premiers longs métrages a été très long. Montrer Dalva à la Semaine, c’était une belle reconnaissance. Le film a suscité un vrai intérêt, Cannes reste une caisse de résonance incroyable parfois, même si ce n’est pas une garantie de ventes. Ça nous a donné l’impression d’avoir trouvé notre place, quelque part, tout en sachant que c’est très éphémère, c’est un film, à un moment donné, et tout sera remis en question pour les suivants. En sachant aussi que des films magnifiques eux peinent à trouver leur place dans les Festivals de catégorie A - c’était le cas de Une vie démente, qui a pourtant fait une carrière magnifique.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
En ce moment, on fait les dernières finitions sur Chiennes de vie [+lire aussi :
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, une comédie noire de Xavier Seron (Je me tue à le dire [+lire aussi :
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) où l’on retrouve vraiment sa patte. En développement, j’accompagne deux films de Catherine Cosme. Son premier long métrage sera Sauvons les meubles, une histoire très personnelle, un petit ovni drôle et touchant, qu’elle tournera à la rentrée, en production légère. Elle travaille également sur une production plus classique en termes de financement, Bagarre, l’histoire d’une ancienne boxeuse qui s’occupe seule de son fils autiste. Et puis j’accompagne aussi Valéry Carnoy, dont le court métrage Titan a très bien marché en festival. Son premier long, La Danse des renards, un récit d’émancipation qui s’interroge sur le poids des injonctions à la virilité, s’inscrit dans la continuité de son travail. Beaucoup de premiers longs à venir donc, puisque je travaille aussi sur les premiers longs de Marie Le Floc’h et Isabelle Schapira. Je développe également le premier long de François Bierry, Kevin et Michel, ainsi que la saison 2 de Des gens bien.

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