29/08/2024 - VENISE 2024: Le deuxième long-métrage comme réalisateur de Valerio Mastandrea est une petite comédie romantique surréaliste fondée sur une idée très originale

Valerio Mastandrea et Dolores Fonzi dans Nonostante

"Je vois des gens morts", murmurait le petit Cole dans Le Sixième Sens. Ce sont plutôt des gens dans le coma qu'on voit dans Nonostante [+lire aussi :
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fiche film], le deuxième long-métrage comme réalisateur de Valerio Mastandrea (vu récemment dans le rôle du mari violent et dansant d'Il reste encore demain [+lire aussi :
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interview : Paola Cortellesi
fiche film]), choisi pour l’ouverture de la section Orizzonti de la 81e Mostra de Venise. Ce film de Mastandrea est une petite comédie romantique surréaliste qui se démarque cependant du film de fantômes classique justement pour l’idée très originale dont part le film, qui pourrait bien fonctionner également en dehors des frontières italiennes et même inspirer des remakes.

Le héros de l’histoire est "Lui" (interprété par le réalisateur lui-même), un homme tombé dans le coma après un incident plutôt bizarre : un enfant de dix ans lui est tombé sur la tête d’une fenêtre du deuxième étage d'un immeuble. Tout le monde pense qu’il a voulu sauver l’enfant, qui va d'ailleurs rendre visite à son héros dans sa chambre d’hôpital pour lui dire des poésies. Ce qu'on pourrait appeler sa "doublure" est à côté du lit, et personne ne peut le voir. Comme lui, les autres malades dans le coma de cet hôpital évoluent et interagissent entre eux comme des doubles suspendus dans un entre-deux qui pourrait se conclure par le "miracle" du réveil (peut-être grâce aux soins médicaux) ou par la mort. Parmi les autres, il y a Le Curieux (Lino Musella) et la Vétérane (Laura Morante), dans le coma depuis des années. Le seul qui peut les voir est un bénévole qui pratique la thérapie musicale tout en étant totalement défoncé (Giorgio Montanini,  un pionnier du stand-up à l'humour féroce pour qui les rôles au cinéma sont toujours trop étriqués).

"Lui" est désenchanté, caustique et un peu gamin (le sens comique de Mastandrea réunit depuis toujours ces éléments), et il semble à son aise dans cette réalité parallèle qui le soulage de responsabilité d'exister. Jusqu’à ce qu’il voie sa non-vie bouleversée par l’arrivée (dans le coma, s'entend) d’une femme à l’accent hispanique marqué (l’Argentine Dolores Fonzi). Après quelques accrochages et incompréhensions, les deux doubles s'avouent qu'ils sont tombés amoureux et vivent des moments idylliques : après une promenade à la piscine, Lui présente Elle à son père (une formalité très italienne). À l'évidence, ce temps de suspens ne pourra pas durer éternellement : il faudra accepter ce vent très fort qui annonce la fin et emporte les comateux.

Nonostante est une histoire d’amour mélancolique imprégnée d’humour qui, à travers le concept du double, exprime nos peurs de perdre les gens qu'on aime et la nécessité de reconfigurer et transformer notre identité. Le film, écrit par le réalisateur avec Enrico Audenino, est bien soutenu par l’excellente interprétation des quatre acteurs principaux et par une mise en scène esthétiquement conventionnelle mais dynamique (avec comme chef opérateur Guido Michelotti), qui utilise même quelques effets spéciaux (de Rodolfo Migliari et Roberto Saba).

Nonostante est une production italienne de HT Film, Damocle et Tenderstories avec Rai Cinema. Les ventes internationales du film sont gérées par Fandango.

(Traduit de l'italien)

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Valerio Mastandrea, Dolores Fonzi, Lino Musella
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