email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FESTIVALS Espagne

"Tristam Shandy" façon Winterbottom

par 

Le précédent opus de Michael Winterbottom, 9 Songs, filmait un couple dans des concerts de rocks ou en train de faire l'amour. Ce film controversé sans intrigue consolidait cette réputation de Winterbottom, d'être un réalisateur se refusant à tout script formaté et à toute catégorisation. Son nouveau film, A Cock and Bull Story, en compétition pour le Coquille d'Or ("Concha de Oro") à San Sebastian, vient confirmer cette fascination du réalisateur pour les projets sans structures établies.

Adapté librement de la nouvelle du 18ème siècle de Laurence Sterne, "Vie et Opinion de Tristram Shandy", récit assez connu pour être "infilmable", A Cock and Bull Story commence par une dispute en coulisse entre Steve Coogan et Rob Brydon à propos de l'importance de leurs rôles respectifs dans le film. Puis, après le générique, ce flirt avec la réalité semble se terminer et le film s'installe au 18ème siècle pour nous faire part des évènements chaotiques qui précédèrent la naissance du narrateur. Le scénario de Martin Hardy est à ce moment-là un habile exercice de style, combinant flashback et flash-forward à d'autres scènes anachroniques. Le lien entre les obligations conjugales de Walter Shandy envers sa femme et le réflexe de Pavlov est mise en place de manière totalement hilarante et ingenieuse. Puis, la naissance de Tristram est coupée, le tournage terminé et le film, dans un style totalement différent, met en scène l'équipe et les acteurs du film, assumant leurs (vraies?) personnalités, dans une intrigue faussement incestueuse, où fiction et réalité deviennent de plus en plus difficile à démêler.

Jouant avec les attentes des cinéphiles, A Cock and Bull Story lentement se fait le récit de la réalisation d'un film. Nous voyons Steve Coogan obsédé par ses costumes, nous suivons les interrogations autour de la reconstitution de la bataille de Namur, nous rencontrons Gillian Anderson ("Celle de "BayWatch?", "Non, ça c'est une autre Andreson..."), qui accepte finalement le rôle de la veuve Wadman, un rôle coupé du scénario initial mais finalement rajouté (enfin..., uniquement dans un cauchemar de Coogan.)

Revolution Films, fondé par Andrew Eaton et le réalisateur lui-même en 1994, a produit A Cock and Bull Story en association avec Baby Cow Films. Les ventes internationales sont aux mains du londonien The Works.

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy